La Brigade financière près la police judiciaire de Hay Mohammadi Aïn Sebaâ vient de mettre sous les verrous un duo de malfaiteurs qui falsifiaient des factures et les revendaient aux entreprises ou des particuliers qui avaient besoin de justificatifs pour gonfler les charges et échapper au fisc. C’est un entrepreneur, directeur de trois sociétés de construction et de bâtiment à Témara qui a permis à la police de faire cette prise. Son premier contact avec le duo de faussaires remonte à 2008. L’un deux, Mokhtar, 54 ans, travaille chez l’entrepreneur en tant que menuisier. Un jour, Mokhtar propose à son patron une belle affaire : construire plusieurs immeubles résidentiels pour le compte d’un grand promoteur de Casablanca. Mais pour cela, il lui demande de fournir des factures et des documents pour prouver au promoteur en question que les sociétés existaient réellement, qu’elles étaient régulièrement déclarées auprès du fisc et de l’administration et pour le tranquilliser, quant au sérieux de l’entrepreneur. Mokhtar récupère alors lesdites factures de chez son patron et de manière inattendue, disparaît dans la nature. Ce n’est que trois ans plus tard qu’il refait surface, précisément début octobre 2011. C’est à cette période- là, en effet, que Mokhtar décide de rendre visite à son ancien employeur pour lui exposer une étrange histoire. Il lui explique, ainsi, qu’un certain Abdeslam possède plusieurs factures portant le noms de ses trois sociétés et que s’il voulait les récupérer il devait payer la somme de 6.000 DH. Du chantage en somme. Le patron n’a d’autres choix que de payer la somme exigée pour ne pas avoir de problème avec l’administration. Sauf que quand il récupère les 33 factures en question, il se rend compte rapidement de l’arnaque: Les factures sont toutes fausses. Au passage, il comprend aussi pourquoi, depuis quelques temps, la CNSS et la douane lui avaient demandé de faire des redressements. Notre homme décide alors de porter plainte. Quelques jours plus tard, le dénommé Abdeslam est interpellé dans un bar à Casablanca. Au commissariat, où il est interrogé, l’homme passera vite aux aveux. Il explique aux enquêteurs comment avec l’aide d’un ordinateur il fabriquait de fausses factures en utilisant des logos et des papiers à en-tête de sociétés réelles et y apposant de faux cachets desdites entreprises. Contre chaque fausse facture de 10.000 DH, il empochait 200 DH. Son complice, Mokhtar, lui, avait droit à 50 DH par facture vendue. Bien que traduits rapidement en justice, les deux malfaiteurs ne devraient pas être les seuls. Selon des sources policières à la PJ de Hay Mohammadi, d’autres personnes faisant partie de ce réseau sont activement recherchées.