Leurs voisins confirment lors des témoignages devant la Cour que le mis en cause et la victime étaient ensemble en train de s’enivrer avant de commencer à se battre.
Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. La salle d’audience est archicomble. Au box des accusés se tient Saïd, âgé de vingt-neuf ans, célibataire et sans profession. Repris de justice, il a déjà purgé une peine d’emprisonnement de trois ans pour vol, constitution d’une bande de malfaiteurs et complicité aux vols qualifiés. Cependant, cette fois-ci, il est accusé de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner à un jeune homme, âgé de vingt-deux ans. Saïd nie avoir poignardé son voisin.
Mais, leurs voisins confirment lors des témoignages devant la Cour que le mis en cause et la victime étaient ensemble en train de s’enivrer avant de commencer à se battre. On ignore l’origine de leur bagarre. Mais, dans le procès-verbal dressé par les éléments de la PJ relevant du district d’El Fida-Mers Sultan, on apprend que Saïd et son ami s’enivraient et se droguaient quand le premier a provoqué le second en lui reprochant de n’être jamais intervenu pour empêcher sa sœur d’entretenir des relations sexuelles avec des jeunes du quartier.
Se révoltant, le second a saisi un tesson de bouteille de vin pour blesser Saïd qui a reculé de quelques pas afin de saisir son couteau qu’il dissimulait sous ses vêtements et lui donner le coup fatal avant de prendre la poudre d’escampette. La victime a été évacuée vers l’hôpital où elle rendit l’âme deux jours plus tard. Une note de recherche nationale a été diffusée contre le mis en cause qui a été identifié par les enquêteurs suite aux témoignages recueillis sur la scène du crime. Une semaine plus tard, il est arrêté à la gare routière Ouled Ziane, s’apprêtant à quitter la ville.
Verdict : Jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, Saïd a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
