Pour sauver son fils, Hasna saisit sa voisine pour la pousser ensuite vers le trottoir. Sa voisine s’est renversée par terre. Le sang coulait de sa tête…
Hasna n’a jamais imaginé être au box des accusés, elle, la mère de deux enfants jouissant d’une bonne réputation. Trente-deux ans, femme au foyer, elle s’est retrouvée, suite à un moment de nervosité, avec un meurtre sur le dos. «Je n’avais pas l’intention de la tuer», balbutie-t-elle devant la cour de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Le président de la cour lui explique que, justement, le juge d’instruction ne l’accuse que de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. «Je suis mère de deux enfants dont l’un était en train de jouer dans la rue avec ses amis», répond Hasna à l’une des questions que lui a posées le président de la Cour. D’une voix à peine audible, elle affirme avoir entendu son fils crier : «Maman, maman», et qui demandait secours.
«Je ne savais pas ce qui lui arrivait», affirme-t-elle. Mettant sa djellaba, elle sort de chez elle en courant vers la rue pour savoir ce qui est arrivé à son fils, âgé de sept ans. Son fils se trouvait entre les griffes d’une voisine qui le maltraitait. «Je ne savais pas ce qui m’est arrivé à ce moment. J’ai perdu tout contrôle de mes nerfs», explique Hasna à la Cour. Pour sauver son fils, Hasna saisit sa voisine pour la pousser ensuite vers le trottoir. Sa voisine s’est renversée par terre. Le sang coulait de sa tête. Quelques minutes plus tard, la voisine perd la vie. Hasna est arrêtée. Le rapport de l’autopsie conclut que la voisine a succombé à une hémorragie cérébrale interne. Et Hasna n’a pas clamé son innocence devant la police, mais elle a affirmé ne pas avoir l’intention de la tuer. Elle voulait juste sauver son fils.
Verdict : La Cour a jugé Hasna coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner tout en la faisant bénéficier des circonstances atténuantes et l’a condamnée à 5 ans de réclusion criminelle.
