Tous les trois se tiennent au box des accusés installé à la salle d’audience, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Abdellah, Mohamed et Najib, âgés respectivement de dix-neuf, vingt-six et vingt-huit ans.
tous les trois sont poursuivis pour constitution d’une association de malfaiteurs, vol qualifié et détention d’une arme blanche sans raison apparente. Mais, ils se disculpent devant la Cour. Chacun d’eux joue le rôle d’une victime de faux témoignages. Mais, en fait les témoins ne sont que les victimes qui se souviennent de leurs traits et leurs signalements.
«J’ai abandonné ce mauvais chemin», affirme Najib, le repris de justice qui a purgé deux peines d’emprisonnement pour le même motif de vol qualifié. Mais, l’une de ses victimes, une jeune fille de trente-deux ans, employée de son état dans une agence de voyages, précise qu’elle était de retour chez elle quand elle a croisé ce Najib, en compagnie de Mohamed. Najib l’a menacée avec un couteau et lui subtilisa son sac-à-main. Il a même arraché la chaînette en or qu’elle portait au cou.
«Je n’ai jamais agressé personne, M. le président», assure Mohamed qui semble avoir participé à toutes les agressions commises par la bande. C’est ce qu’on déduit des témoignages des huit victimes qui ont répondu à la convocation de la Cour. Elles ont tous affirmé avoir été agressées par Mohamed avec la complicité soit de Najib uniquement soit en compagnie d’Abdellah. Ce dernier également se disculpe en affirmant n’avoir jamais eu de relation avec Mohamed ni avec Najib.
Cependant, la Cour, après les délibérations, a pris en considération les témoignages des victimes pour juger les trois mis en cause coupables des accusations qui leur ont été engagées et les a condamnés à six ans de réclusion criminelle pour chacun.