Nous sommes le vendredi 17 janvier. Cet homme de quarante-et-un ans, encore célibataire, était chez lui au douar El Fakra, à Berrechid, en train de fumer du kif. Depuis la veille, il n’adressait la parole à personne. Pourquoi ? Ce ne sont pas ses parents qui pouvaient répondre.
Ils ne se souciaient plus de leur fils, noyé qu’il était dans le monde de la drogue et de la criminalité. Car c’est un repris de justice qui a purgé plusieurs peines d’emprisonnement. Tout d’un coup, on frappe à la porte, la mère l’ouvre, mais elle ne s’attendait pas à ce genre de visiteurs. Devant elle se tiennent trois éléments de la gendarmerie royale. L’un d’eux lui demande si son fils se trouve à l’intérieur. Encore sous l’effet de la surprise elle hoche la tête de haut en bas, en signe de «oui».
Ils y entrent. Dès qu’il les voit, notre quadragénaire laisse tomber son calumet de kif par terre et se lève quand les trois gendarmes se plantent devant lui. Et sans même qu’ils aient dit un seul mot, il se met à crier : «Je suis le meurtrier, je suis le meurtrier». Quand ils lui mettent les menottes il n’oppose aucune résistance. C’est ainsi qu’ils le conduisent en dehors de chez lui pour le faire monter à bord d’une jeep. Mais qui a-t-il tué et pourquoi? C’était la veille, jeudi 16 janvier, vers l’après-midi que notre quadragénaire a rencontré son cousin et ami qui agressaient tous les deux les gens en les menaçant par des armes blanches.
Ils se sont tenus dans un coin du douar pour préparer leur opération. D’abord, ils ont commencé à fumer du haschich et se soûler. Entre-temps, ils ont engagé une conversation relative à la tentative de vol de l’argent à l’intérieur d’un camion qui chargeait des bonbonnes de gaz. Cependant cette opération a échoué vu l’intervention musclée du chauffeur. C’est la raison pour laquelle chacun d’eux reprochait à l’autre d’être passif. Les esprits se sont vite échauffés et les paroles ont cédé la place aux mains.
En fait, c’est la victime qui semblait être la plus forte puisqu’elle est arrivée à faire tomber par terre le quadragénaire. En se relevant, ce dernier a saisi une barre en fer et a asséné un premier coup au niveau du cou de la victime qui s’est effondrée. Pas suffisant pour le quadragénaire, qui a continué à rouer de coups son cousin, ami et complice jusqu’au moment où il était certain qu’il était passé de vie à trépas. Puis il est rentré chez lui comme si de rien n’était.