Faits-Divers

Quatre écolières vendent du «maâjoune»

Nous sommes à la région de Toulal (Meknès). Saïd, jeune serveur de café, venait de rentrer chez lui. D’habitude, il ne prenait son dîner qu’après avoir passé quelques bons moments avec sa fille. À son douzième printemps, celle-ci poursuit ses études à la 6ème année d’enseignement fondamental à l’école Al Hafid Ibn Hajar. «J’ai déjà fait mes devoirs» , a-t-elle affirmé à son père. Souriant, Saïd a pris sa fille dans ses bras et lui a demandé de ses nouvelles. «Une fille m’a demandé d’acheter du chocolat qui ne ressemble pas à celui qui se vend chez l’épicier», lui a-t-elle révélé.
Comment est ce chocolat? La fille ne l’a jamais goûté. Son père lui a remis une pièce de cinq dirhams, lui a demandé de l’acheter et de le lui ramener pour s’assurer s’il s’agit vraiment du chocolat qui se vend chez les commerçants. Le lendemain, la fille n’a rien ramené à son père. Pourquoi ? «Elle m’a dit qu’elle n’en a plus» , lui a-t-elle répondu. Le surlendemain, Saïd a accompagné sa fille et a rencontré le directeur de l’école. Il lui a raconté ce que sa fille lui avait révélé. Le directeur n’a pas hésité à fouiller les poches de l’écolière qui offrait le chocolat contre une pièce de cinq dirhams. Il a mis la main sur trois morceaux de chocolat et un briquet. De quoi s’agit-il? Du «maâjoune» ! C’est une recette à base de farine, d’huile, de kif et du chocolat, ainsi que d’autres ingrédients comme, parfois, les comprimés psychotropes concassés. L’écolière a avoué être dealer pour le compte d’un trafiquant de drogue. Mercredi 29 avril, vers l’après-midi, les éléments du 9ème arrondissement de police de Toulal ont été alertés. Ils se sont dépêchés vers l’école Al Hafid Ibn Hajar située juste en face du commissariat.
Interpellée, l’écolière a affirmé aux enquêteurs : «Je ne suis pas la seule à vendre la drogue à l’école».
Elle leur a indiqué trois autres écolières dont deux poursuivent leurs études à l’école Al Wahda. Toutes les quatre ont été interpellées. En présence de leurs parents, puisqu’elles sont toutes mineures, elles ont été auditionnées. Elles ont avoué être des dealers pour le compte du même trafiquant de drogue contre une pièce de dix dirhams. Les filles, âgées entre 12 et 14 ans, ont révélé qu’elles les vendaient aux écoliers et ont dévoilé l’identité de leur fournisseur. Il s’agit de M. A, vingt-huit ans. Arrêté, celui-ci a été traduit, samedi 2 mai, devant le procureur du Roi près le tribunal de Première instance à Meknès. Vu qu’elle sont mineures, les quatre filles ont été relâchées par le juge d’instruction après les avoir sévèrement blâmées.

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