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Rêvant d’un prince charmant, elle se retrouve devant un escroc

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Chaque fille rêve d’un «prince charmant» avec lequel elle aimerait partager sa vie. Laïla, vingt-huit ans, rêve également d’un prince charmant, d’un cavalier, d’un vrai et grand amour. Quand elle quitte ce jour de juin son travail non loin du quartier Maârif, à Casablanca, pour marcher le long du parc de la Ligue arabe, un jeune, trente-huit ans, élégamment vêtu, mettant une gourmette dorée à sa poignée de la main gauche et une chaînette au cou, l’aborde avec beaucoup de courtoisie. Elle refuse de lui répondre. Elle est habituée à ce genre de dragueurs. Mais les mots ont leur charme. Les expressions mielleuses du jeune finissent par la faire plier. Surtout quand il a prononcé le mot «mariage». Laïla change vite d’attitude. Elle tourne ses beaux yeux pour le fixer et un sourire illumine ses lèvres : «Personne ne peut faire un tour dans cette ville sans être gêné ? Que veux-tu au juste?», lui demande-t-elle dans un geste théâtral. Sur un ton adapté à la circonstance, il réplique sans hésitation : «Tu ne te souviens pas de moi ? Ton beau visage qui ressemble à la lune m’a fasciné, il y a quelques semaines, quand je t’ai croisée au boulevard Mohammed V». Laïla lui répond qu’elle ne s’est jamais rendue compte de lui. «Je suis Nabil et je suis convaincu que j’ai trouvé la fille issue de bonne famille que je cherche», lui chuchote-t-il à ses oreilles. Elle ignore pourquoi elle lui a cédé rapidement. Le mot « mariage » semble avoir ses effets mystérieux. Elle lui révèle son nom et prénom. Elle accepte même de l’accompagner au café du coin. Quand ils s’attablent, elle l’interroge sur son travail. «Je suis bijoutier», lui répond-t-il. Un beau et jeune bijoutier ? C’est à quoi elle ne s’attend pas. Mais, le voilà devant elle en chair et en os. Sauf qu’elle ne se rend pas compte qu’il dévore, de ses yeux, sa chaînette et sa bague en or. «Enlève les pour que je puisse les voir…», lui demande-t-il. Laïla lui explique qu’il s’agit de vrais bijoux en or qu’elle avait achetés chez un bijoutier du boulevard Tahar Al Alaoui, dans l’ancienne médina. Mais, il a tenté de la convaincre qu’il y a plein de tricheurs dans le domaine. Elle lui remet sa bague et sa chaîne en or. Il les examine minutieusement tel un professionnel. «De l’or ? Non. Ils sont des bijoux dorés…Regarde, ils ne sont ni brillants, ni clairs», lui affirme-t-il. A-t-il raison ou tort ? Une question qui n’a pas hanté l’esprit de Laïla puisqu’elle a cru aux paroles de Nabil. Son teint devient livide. Elle ne sait quoi faire. Nabil garde les bijoux entre ses mains et s’excuse pour aller aux toilettes. En acquiesçant, elle lui sourit. Nabil quitte la table. Cinq minutes se sont écoulées. Nabil n’est pas encore de retour. Elle s’inquiète, lassée d’attendre, elle demande au serveur s’il avait vu la personne qui était avec elle. «Je crois qu’il est parti. Je l’ai remarqué sortir du café», répond le garçon du café. Elle essaie de trouver un prétexte pour sa «fuite». Est-il allé chercher une cigarette ? Peut-être ! Elle reste scotchée à sa chaise durant d’interminables minutes. Elle appelle le serveur une fois encore, paie les consommations, sort du café le pas lourd. Elle n’arrive pas à croire ce qui lui est arrivé. Le lendemain matin, Laïla dépose plainte. Nabil est arrêté. D’abord, il ne s’appelle pas Nabil, mais Mohamed. Chômeur, il profite de son charme pour faire tomber les jeunes filles dans ses filets et les filouter en leur promettant le mariage.

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