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Safi : Une sexagénaire violée et assassinée

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Elle s’appellait Fatna mais tout le monde lui disait «Mama Fatna» tellement elle incarnait la tendresse maternelle. Qui ne la connaissait pas au douar Ouled Tahar ? Tout le monde appréciait cette sexagénaire, vivant seule depuis le décès de son mari, il y a une dizaine d’années. Fatna, qui n’avait jamais eu le bonheur d’être mère pour cause de stérilité, avait tendance à considérer tous ceux qui étaient âgés de moins de cinquante ans comme ses enfants.
Tout le monde reconnaissait donc sa gentillesse et sa générosité. Sincèrement pieuse, elle n’hésitait jamais à rendre service. Elle se montrait très active au douar, comme pour combler sa frustration de ne pas avoir eu d’enfants qui pourraient égayer son foyer. Elle n’était pas du genre à se consoler dans l’aigreur, l’agressivité ou la médisance.
Bien qu’elle soit âgée, Mama Fatna ne manquait pas d’entrain et d’énergie. Elle continuait à accomplir les tâches de son quotidien et surtout, gagner sa vie et rendre service à ses voisins. Il n’était pas une journée, sauf si elle était malade, où elle n’était pas présente et appréciée. Jusqu’à ce jour du mois de novembre dernier vers le milieu de l’après-midi, ses voisins se sont aperçu qu’ils ne l’avaient pas vue de la journée. Serait-elle malade ? L’une de ses voisines alla prendre de ses nouvelles, mais Mama Fatna n’était pas chez elle. Etrange ! Où est-elle donc passée ? Tout le douar se lance à sa recherche. Mais en vain. C’est alors qu’un voisin donne l’alerte : « Il y a dans le puits un objet suspect ! » Tout le monde se précipite autour du puits. S’agit-il du corps de Mama Fatna, qui serait tombée au fond alors qu’elle puisait de l’eau ?
Alertés, les gendarmes se rendent sur les lieux. Bientôt, tous les habitants du douar se précipitent sur place pour ne rien manquer de l’événement. Est-ce vraiment le cadavre de Mama Fatna qui se trouve au fond du puits ?
Au prix de grands efforts, l’objet suspect, qui se présente sous la forme d’un volumineux sac en plastique est extrait du puits. Et quand les gendarmes ouvrent le paquet, ils découvrent qu’il s’agit bien d’un cadavre, celui d’une femme âgée que tout le monde, aussitôt, reconnaît : il s’agit bien, malheureusement, de Mama Fatna.
Les gendarmes peuvent commencer leur enquête, à présent que le corps à été formellement reconnu. Cette découverte conduit tout d’abord à écarter la thèse de l’accident : quelqu’un a tué la pauvre femme.
Cela étant, les enquêteurs ne remarquent aucune blessure sur le corps. Ce qui prouve qu’elle n’a pas été frappée avec un objet tranchant. Les investigations se poursuivent à la morgue de Safi. L’autopsie révèle que la mort est survenue par étouffement.
L’enquête commence. Les gendarmes apprennent qu’un certain Abderrahim, âgé de 19 ans, a disparu du douar le jour du drame. Un avis de recherche est lancé sur le champ et le jeune homme est retrouvé à Chemmaïa. Il ne tarde pas à passer aux aveux : « Je voulais me venger d’elle… », avoue-t-il. Mais se venger de quoi ? Qu’est-ce que Mama Fatna a pu lui faire de si terrible pour que sa vengeance prenne cette dimension? Les enquêteurs n’en sauront rien, le criminel se contenant de leur raconter son forfait dans ses détails pratiques : entré chez Mama Fatna sans faire de bruit, il l’a trouvée allongée sur son lit. Il s’est jetée sur elle et l’a étouffée, avant de la violer. Après quoi, il a emballé le corps dans un sac en plastique avant de le jeter dans le puits, sans que personne ne se rende compte de rien. Puis il a fait main basse sur quelques sous trouvés dans la maison de sa victime qui lui ont permis de payer son voyage vers Chammaïa. Mais le voyage a pris fin dans une cellule gardée par des gendarmes, en attendant un jugement où le soupçon de nécrophilie fera sans doute partie des débats…

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