Dans le quartier El Azhar, à Sidi El Bernoussi, à Casablanca, il dispose d’une gargote. La trentaine, il jouit d’une bonne réputation. Ses clients le respectent puisqu’il leur prépare de bons plats et des sandwichs délicieux contre des prix raisonnables et à la portée de tout le monde.
Nous sommes au mois de mars.
Ce gargotier accueille un quadragénaire qui semble être de bonne humeur. Prenant un sandwich, cet homme n’hésite pas à engager une conversation plus ou moins longue avec le jeune gérant des lieux. Au fil des jours, il devient un client habituel fréquentant souvent l’endroit pour prendre son repas. Il devient même l’ami du gargotier qui n’hésite pas à s’attabler, de temps en temps, autour d’un verre de café ou de thé à la menthe. «Je dispose d’une rôtissoire de poulet», confie ce client, quadragénaire, à son ami.
Il propose au jeune homme de la lui céder tout de suite pour s’en occuper. Pour les frais, le payement et le reste, on est entre amis, on verra après. Une occasion à ne pas rater pour le gargotier qui semble être plein de joie. Surtout qu’il rêvait depuis longtemps d’acheter une rôtissoire de poulet.
Le lendemain, le quadragénaire arrive chez le gargotier et le sollicite de l’accompagner pour voir la rôtissoire. ils vont à pied chez lui, à la résidence Al Amana. Les deux entrent dans l’appartement. Le quadragénaire verrouille la porte. Mais où est la rôtissoire de poulet ? En fait, il n’y en a pas. Le gargotier reste bouche bée. il est saisi par la peur et demande à son ami ce qu’il manigance. «Tu me plais», lui confie le quadragénaire, armé d’un couteau. Pétrifié, le gargotier tente de prendre la fuite. Mais en vain. La porte est verrouillée.
Il le supplie de le laisser partir. Rien à faire. Il n’a qu’un seul choix : céder ou mourir. Le gargotier déboutonne son pantalon, le baisse jusqu’aux jambes. Aussitôt, le quadragénaire se jette sur lui comme un monstre, lui ligote les mains et les pieds, abuse de lui et filme la scène avec sa caméra de téléphone portable. Après quoi, il le relâche. Le lendemain, le quadragénaire téléphone au gargotier et tente de l’extorquer en lui demandant la somme de 10 mille dirhams pour ne pas diffuser sa vidéo sur les réseaux sociaux.
Un chantage qui pousse le gargotier à alerter enfin la police. La police prend les choses en main et tente de savoir si ce type a déjà essayé de faire chanter d’autres victimes, avec le même mode opératoire. Le quadragénaire répond que non. Mais, la police croit qu’il a d’autres victimes qui n’ont pas osé porter plainte.