Elle n’arrive pas à soutenir les regards du juge qui l’interroge. Elle n’arrive même pas à retenir ses larmes. Accusée d’abus de confiance, elle ne tente même pas de se disculper comme la majorité des mis en cause. Elle avoue son délit tout en donnant des explications au juge.
Issue d’un douar de la région d’El Jadida, Jamila a travaillé chez plusieurs familles à Casablanca, Rabat et Sidi Kacem. Dès l’âge de 12 ans, elle a quitté son foyer parental pour travailler chez des familles qui l’ont toujours traitée comme une bonne à tout faire. C’est son père qui empochait son salaire dérisoire à chaque fois qu’il venait lui rendre visite. Elle, de son côté, ne rentrait voir sa mère et ses frères et sœurs, que lors des occasions de fête: El Fitr, Al Adha et Al Mawlid Nabawi.
«Mon salaire de misère ne me permet pas de vivre dignement, M. le juge», balbutie-t-elle.
Seulement, le juge lui explique que cela n’est pas une raison pour mettre la main sur l’argent et les bijoux de ses employeurs. Les larmes aux yeux, Jamila continue de fixer le plancher. Elle affirme être entrée comme d’habitude dans la chambre à coucher pour l’arranger. Ensuite l’idée de dérober tout ce que sa patronne garde de précieux dans l’armoire lui est passée par la tête.
Elle a mis la main sur une somme de 30 mille dirhams et des bijoux d’une valeur globale de 60 mille dirhams avant de disparaître. Sa patronne a porté plainte. Une enquête a été diligentée et Jamila a été arrêtée chez sa tante à Azemmour. Devant le juge, elle explique que c’est sa pauvreté qui l’a poussée à voler l’argent et les bijoux de sa patronne. Au bout de ces déclarations devant le juge, Jamila demande pardon et clémence.
Verdict : Une année de prison ferme assortie d’une amende de 5.000 dirhams.