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Un mineur arrêté pour viol

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Peu importe la durée d’une relation conjugale si elle finit par la séparation. C’est ce que pense F. Z depuis son divorce, il y a cinq ans. Ni elle ni son ex-mari n’ont recouru à la justice pour leur divorce. Entre eux, tout s’est passé amicalement. La question de la pension alimentaire, ils l’ont réglée sans problème. L’ex-mari et père de cet unique enfant, issu de ce mariage, âgé alors de 3 ans, s’est même engagé à lui verser, chaque mois, une pension confortable qu’il a lui même fixée à quatre mille dirhams. Une générosité que lui permet, bien entendu, l’aisance que lui offre son travail de médecin, mais aussi le fait qu’il soit actionnaire de l’une des cliniques les plus connues de la capitale économique. En plus de la pension, il a également promis à son ancienne épouse de payer tous les frais de scolarité de son enfant, soit plus de mille dirhams par mois. La seule chose que ce père n’a pas pu respecter pour que son fils reste attaché à lui: le droit de visite. Il ne pouvait jamais accueillir son enfant, ne serait ce qu’un jour par semaine. Il se contentait de lui envoyer son chauffeur, une fois chaque mois ou deux mois, au domicile de son ex-femme, pour le faire venir chez lui, d’après ce que la mère, F. Z, a raconté à ALM. Entre-temps, le père s’est remarié avec une femme, également, divorcée et mère d’un garçon un peu plus âgé. Une nouvelle famille qui va porter atteinte à ses engagements vis-à-vis de la première. Le père s’est abstenu soudain d’assumer son engagement de payer les frais de scolarisation de son enfant. Pourquoi ? Pas de réponse. Malgré cela, ce changement d’attitude n’a changé en rien la relation entre l’ex-mari et F. Z. Elle a continué à empocher les quatre mille dirhams par mois et à envoyer son enfant, qui vient de souffler sa huitième bougie, chez son père à chaque fois que le chauffeur vient pour le prendre. C’est ce qui est arrivé, le matin du vendredi 17 novembre. Le chauffeur a emmené l’enfant chez son père pour le ramener chez sa mère, le même jour vers 17 h. Quand l’enfant a pris sa douche, ce jour-là, il y a laissé ses vêtements et s’est changé. Sa mère, venue ramasser le linge sale, a été surprise de voir des gouttes de sang sur sa culotte. D’où vient ce sang ? Est-il malade ? L’enfant avoue qu’on a abusé de lui sexuellement. Par qui? La réponse était semblable à une gifle pour la mère. Son enfant a désigné le beau-fils de son père, âgé de 12 ans. Ne sachant quoi faire, F.Z. se demandait si elle devait appeler son ex-mari pour l’aviser. Mais comment va-t-il réagir ? En faveur de son propre enfant et de son beau-fils ? F.Z. a fini par alerter la police. Le lendemain, elle a conduit son enfant au commissariat du boulevard Ghandi pour déposer plainte. La police a alors demandé à la mère de revenir le lendemain avec un certificat médical. Le médecin qui le lui a livré a attesté que l’enfant était bel et bien victime d’une agression sexuelle avec violence.
En présence de sa mère, l’enfant a affirmé aux enquêteurs que le beau-fils de son père lui a demandé, au moment où ils étaient seuls dans la chambre, de le laisser faire s’il veut jouer à son nouveau jeu vidéo. La victime assure avoir refusé, mais que l’autre enfant l’a allongé sur le lit, malgré lui et qu’il lui a enlevé le pantalon et a abusé de lui en lui interdisant de crier. Une fois qu’il a terminé, il lui a demandé de ne rien raconter et de garder le silence. Le père et sa femme n’ont rien remarqué bien que les deux enfants les ont rejoints après cela.
Lundi 20 novembre.
La police a téléphoné au père lui demandant d’emmener son beau-fils au commissariat. Il n’a pas tardé à s’y soumettre. Le beau-fils a avoué son délit sans détour.
Le problème à présent, pour la mère de la victime, c’est que, d’après son récit, son ex-mari a déployé tous ses efforts pour étouffer l’affaire en considérant ce qui est arrivé à son propre fils comme un simple jeu d’enfant.
Le suspect a passé la nuit dans le local de la police pour être traduit le lendemain devant la justice. «Mon ex-mari s’est comporté comme si la victime n’est pas son fils, il ne lui a même pas adressé la parole quand il l’a vu au tribunal. Plus que cela, il a désigné un avocat pour défendre son beau-fils», affirme à ALM la mère de la victime, actuellement sous traitement psychiatrique. Son sommeil est devenu perturbé au point qu’il ne dort plus dans sa propre chambre. Sa mère est obligée depuis plus de deux semaines de dormir avec lui pour qu’il se sente en sécurité. Et son père ? «Il semble qu’il ne se souvient plus de lui. Il ne s’intéresse qu’à son beau-fils », précise la mère qui a recouru à l’association «Touche pas à mon enfant» pour la soutenir. Cette dernière a réagi, dernièrement, en exprimant dans un communiqué son indignation après avoir été « choquée par le parti pris du père ».
Le suspect a été traduit devant le Parquet général près la Cour d’appel de Casablanca qui a décidé de le poursuivre en état de liberté provisoire et a mis le dossier entre les mains du juge d’instruction. Ce dernier a reporté l’examen du dossier au jeudi 8 février 2007. Une date considérée par la mère de la victime, ainsi que par «Touche pas à mon enfant», comme trop éloignée. Car, selon l’association, l’ouverture du procès à cette date là «risque de refaire vivre ce drame à cet enfant une fois de plus l’année prochaine», au moment où « l’affaire doit être jugée au plus tôt afin que toutes ses souffrances cessent définitivement ».

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