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Un mort, un suspect et aucun mobile

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C’était le matin du dimanche 23 avril. Derrière un chantier de construction situé au quartier Sidi Moumen, à Casablanca, le cadavre d’un jeune gisant dans une mare de sang a été découvert par quelques passants. L’un d’eux a alerté les éléments de police du district de Sidi Bernoussi-Zenata. Sans perdre la moindre seconde, les éléments qui assuraient la permanence se sont dépêchés sur les lieux pour diligenter une enquête pour déterminer les circonstances du décès du jeune homme.
De prime à bord, les enquêteurs ont effectué un constat d’usage. Il leur a permis de remarquer que le mis en cause présente deux graves blessures ; une première au niveau de la tête et une seconde au niveau de son appareil génital. La victime était vêtue en haillons.  Est-il un SDF? Qui l’a tué et pour quelles raisons ? De multiples interrogations ont hanté l’esprit des limiers qui s’attellent à identifier le plus tôt possible l’auteur du crime. D’abord, il ne s’agit pas d’un crime crapuleux, puisqu’ils ont trouvé une somme de quinze dirhams dans l’un des poches de la victime et ont remarqué une radio-cassette qui était près du cadavre.
Autrement dit, l’auteur de ce crime n’avait pas l’intention de voler.  Croyant qu’il s’agit d’un SDF, les enquêteurs ont ciblé l’entourage des clochards qui se réfugient dans les terrains vagues. Ils espéraient au moins recueillir quelques données leur permettant de mettre la main sur le tueur. Ce dernier pourrait être l’un d’eux. Qui sait ?
Cependant, les investigations menées dans les rangs des SDF étaient négatives. Toutefois, les enquêteurs sont arrivés à identifier le défunt. Il s’agit d’Abderrahim. A, né en 1980, un SDF qui passait ses nuits à la belle étoile dans les différents terrains vagues du quartier Sidi Moumen. Les enquêteurs ont appris également que ce jeune, qui inhalait souvent la colle de dissolution, connue communément sous le nom de «Silicioune», se rendait de temps en temps aux lieux, connus communément par «Mawkaf», où les journaliers offrent leurs services à des éventuels clients. Cela prouve que la victime, Abderrahim, pratiquait un emploi : la maçonnerie.
C’est la raison pour laquelle, les enquêteurs ont ciblé les chantiers de construction. En conséquence, les ouvriers d’un chantier les ont informés de la disparition de l’un de leurs collègues, Abderrahim, depuis douze jours. Pour avoir plus de détails sur la personne disparue, les enquêteurs se sont adressé au chef de chantier. «Je l’ai emmené du Mawkaf…et j’ignore son adresse parce qu’il ne disposait pas de carte d’identité nationale», leur a répondu celui-ci. Depuis, plusieurs opérations de ratissage ont été effectuées  dans tous les chantiers de construction de la région qui se sont soldées par l’arrestation d’un ouvrier qui a tenté de s’évader en dehors du chantier.
Une course-poursuite de deux minutes était suffisante pour l’attraper. «Oui, c’est moi qui ai tué Abderrahim», lâche-t-il sans résistance. "Pour quelle raison ?", l’interrogent-ils. « Il m’a demandé de lui prêter une somme de 50 dirhams. Quand j’ai refusé, il m’a giflé avant de donner deux coups de poings", poursuit-il. Perdant son calme, le tueur lui a donné un coup de pierre avant de s’enfuir pour se réfugier dans une baraque d’un chantier de construction.
En colère, Abderrahim l’a suivi. Et l’adversaire a saisi un couteau pour lui asséner un coup au niveau de son appareil génital. En sortant, Abderrahim est tombé quelques mètres plus loin alors qu’il portait sa radio-cassette entre ses mains.

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