Faits-Divers

Un père abuse de ses deux filles

© D.R

Mohamed avait trente-trois ans quand il s’est marié pour la première fois de sa vie. C’était un mariage tardif pour les habitants de la région d’Aglou, située à quatorze kilomètres de la ville de Tiznit où il est né un jour de 1957 et a grandi. Son mariage est considéré tardif parce que les jeunes de cette région se marient souvent avant la trentaine. Pourquoi pas lui ? Ses parents ne connaissent pas les raisons. En tout cas, ils n’ont jamais cessé de l’encourager à se marier. En 1990, il cède finalement à la volonté de ses parents et épouse une proche de sa famille. Dès le deuxième mois de son mariage, sa femme est tombée enceinte. Mohamed était plein de joie. Le jour de la naissance du bébé en octobre 1991, il était aux anges. Une charmante fille est venue égayer son foyer.
Quatre ans plus tard, en 1995, sa femme a accouché d’un deuxième bébé. Mohamed adorait ses deux fillettes au point qu’il ne pensait qu’à elles et à leur mère. Il déployait tous ses efforts pour les rendre heureuses. Sa famille et ses voisins de la région l’estimaient et appréciaient son abnégation pour son foyer.
Cependant, au fil du temps, sa vie conjugale n’est plus la même.
Après quelques années de vie conjugale paisible, les relations entre les époux commencent à se dégrader. Il ne savait pas pourquoi. Il remarquait son épouse qui le négligeait lui et ses deux fillettes. Elle ne prenait plus soin de son foyer. Pire encore, elle négligeait sa tenue et sa toilette.
Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Il ne savait rien. Étrange ! Elle est totalement changée. Recourant à sa mère, Mohamed n’a pas trouvé de réponse concernant l’état de sa femme. Elle lui a demandé de faire appel au fkih du douar pour lui “faire“ une amulette susceptible de chasser le mal qui a ensorcelé sa famille. Le fkih lui a préparé une amulette et lui a donné des encens. Mais en vain. L’état de l’épouse se détériorait de plus en plus. Mohamed ne savait à quel saint se vouer. De la négligence absolue, son épouse a passé à l’état du délire. Que devait-il faire ? Il ne savait rien. Il n’a jamais pensé la conduire chez un psychiatre à la ville d’Agadir ou ailleurs. Un jour, elle est sortie de chez elle sans retour. Elle ne voulait plus rentrer ni chez elle, ni chez ses parents. Elle vivait comme une SDF. Elle passait ses jours à errer dans les douars sans destination précise. Perdant tout espoir de revoir sa femme, Mohamed s’est remarié. Il a épousé une proche de sa famille pour l’aider à éduquer ses deux fillettes.
Ces dernières avaient, effectivement, trouvé en elle une mère au grand cœur. Elle prenait soin d’elles avec dévouement.
Au fil des jours, la fille aînée s’est renfermée sur elle-même et s’est réfugiée dans la solitude. Elle n’adressait plus la parole à personne. L’épouse de Mohamed ne savait pas ce qui est arrivé à sa belle-fille. Elle a demandé des explications à son mari.
Mohamed s’est contenté de la tranquilliser. Seulement, la fille a disparu quelques mois plus tard. Où est-elle partie ? Personne ne savait au juste sa destination. Trois semaines plus tard, elle a rendu visite à sa belle-mère et sa sœur. Et son père? Elle ne voulait plus le voir. La fille aînée est partie sans laisser d’adresse. L’épouse n’a rien dit à son mari. De temps en temps, la fille aînée rend visite à sa belle-mère et sa sœur sans leur expliquer les raisons de son départ définitif. Un jour du mois de février dernier, l’épouse est sortie de chez elle pour rendre visite à une proche, laissant seule sa deuxième belle-fille, âgée de douze ans. En retournant à la maison, elle a trouvé sa belle-fille en train de sangloter. Pourquoi ? «Mon père a abusé de moi», a-t-elle lâché avec les larmes aux yeux. Et comme si la belle-mère a trouvé la clé de l’énigme du départ définitif de sa belle-fille aînée. Sans perdre de temps, la belle-mère a conduit sa belle-fille aux gendarmes pour déposer une plainte. Une enquête a été diligentée. La fille aînée, qui est actuellement à son seizième printemps, a été retrouvée par les gendarmes et a été interrogée sur les raisons qui l’ont poussée à quitter définitivement sa maison paternelle. Sa réponse était ferme : «Mon père abusait de moi à chaque fois que ma belle-mère est absente». Il abusait d’elle au point qu’il l’a dépucelée sans pudeur. Les examens médicaux l’ont prouvé. Une preuve tangible qui l’a obligé à avouer ses actes incestueux. Il a été ainsi traduit devant la Cour d’appel d’Agadir.

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