Il les regarde avec curiosité, sans attirer leur attention. Tous les deux continuent à essayer d’ouvrir la porte. En fait, il est certain qu’ils n’ont rien à voir avec cet appartement qui appartient à un Marocain résidant à l’étranger. Faisant semblant de se désintéresser d’eux, il rentre chez lui pour effectuer un appel téléphonique. A l’autre bout du fil, la police. Pas moins d’un quart d’heure, les flics de l’arrondissement de police d’Al Qods arrivent sur les lieux. Ils les surprennent en flagrant délit de tentative d’ouvrir l’appartement. Menottés, ils ont été conduits au commissariat pour être soumis aux interrogatoires.
Au fil des questions, ces deux hommes, âgés respectivement de quarante-trois et quarante-quatre ans, crachent le morceau. Tous les deux avouent être membres d’une bande de trois personnes dont le chef est un repris de justice, âgé de… soixante-dix ans. D’ailleurs, c’est lui qui se chargeait de localiser les appartements ciblés. Vu son âge, il n’éveillait pas les soupçons quand il rentrent dans une résidence afin de chercher l’appartement dont les propriétaires sont des Marocains résidant à l’étranger. Choisissant un appartement sur lequel il avait déjà des informations, il fourrait du chewing-gum dans sa serrure. Trois jours plus tard, il y retournait.
Quand il remarquait que le chewing-gum y était encore, il était sûr qu’il était inoccupé. Dès lors, il donnait le feu vert à ses deux complices de l’ouvrir et changer la serrure et la clé de la porte. Dans la boîte à lettres, il mettait la main sur une facture d’électricité et de l’eau potable dont l’un deux, un technicien de son état, changeait les nom et prénom du vrai propriétaire par ceux de leur complice vieillard. Ce dernier se chargeait de rencontrer un acheteur avec un contrat d’hypothèque contre une importante somme d’argent. Dès qu’il empochait les millions de centimes, il ne donnait plus signe de vie.
L’enquête policière a révélé que les trois escrocs ont vendu par contrat d’hypothèque plusieurs appartements et villas. Les deux complices ont été traduits devant la justice alors que le chef de la bande, le septuagénaire, demeure encore en fuite.