Plongé dans la détresse, Younes arrive, au début de l’après-midi de ce mardi 26 mars, à Derb El Kheir, quartier Aïn Chock à Casablanca, ne pouvant pas retenir ses larmes. Un policier le tient par le bras droit. Il n’est ni menotté ni entouré de plusieurs policiers car il n’est ni dangereux ni cruel. «Il n’est ni drogué, ni ivrogne, ni fumeur de cigarettes», explique à ALM élément de la police judiciaire du district d’Aïn Chock. Younes est un élève en terminale, âgé de dix-sept ans, sportif, sympathique, qui respecte tout le monde. C’est du moins ce que racontent ses amis et ses voisins du quartier. Seulement, le voilà qui endosse un crime de sang. Et la victime n’est que sa mère, celle qui l’a mise au monde, qui a pris soin de lui durant tous ses dix-sept ans, qui craignait qu’un mal ne lui arrive, qui mettait à sa disposition tout ce qu’il demandait. «Je n’avais pas l’intention de lui faire le moindre mal», affirme Younes devant une pléiade de représentants de mass-média qui étaient là pour couvrir cette reconstitution de crime. La rue n°48 est bondée d’habitants qui expriment toute leur tristesse d’avoir perdu cette mère de famille qui jouit d’une bonne réputation, enseignante de son état, quinquagénaire. Certes, elle a gâté ses deux enfants dont Younes est l’aîné, mais elle n’a jamais imaginé qu’elle allait être tuée par l’un d’eux.
«Ils étaient, Younes et son frère, autour de la table de dîner quand une altercation s’est enclenchée entre eux à propos d’un lecteur MP3», affirme un enquêteur de la PJ à ALM. Énervé, son frère a saisi une bouteille et l’a envoyée au visage de Younes. «Notre mère n’était pas avec nous. Elle était au rez-de-chaussée», explique Younes devant les enquêteurs et les représentants des mass-média. À ce moment, Younes a saisi un couteau et a couru derrière son frère qui a rejoint sa mère. Quand cette dernière est intervenue pour défendre son enfant benjamin, son aîné lui a donné un coup par derrière. «C’était par erreur», nous confirme un limier. La mère s’est effondrée. Younes est resté bouche bée. Il ne savait plus à quel saint se vouer. La mère a été évacuée vers l’hôpital. Mais en vain. Puisqu’elle a succombé à sa blessure.
Mardi, la mère a été enterrée. Et hier, mercredi, son enfant, Younes, a été traduit devant le parquet général près la Cour d’appel de Casablanca.