Il est espagnol. De chez lui, à Malaga, il annonce, par le biais d’un site d’annonces gratuites local, vouloir vendre sa voiture de luxe. Deux jours plus tard, il reçoit un coup de téléphone. Son interlocuteur est un Marocain qui lui exprime son intention de l’acheter sans marchandage. Mais à condition toutefois qu’il la conduise jusqu’au Maroc.
Un service qui ne sera pas gratuit, lui ajoute son interlocuteur, puisqu’il devra payer mille euros en sus. L’offre est alléchante. Il n’y a pas de raison pour que l’Espagnol refuse. Son interlocuteur lui précise également qu’il sera accompagné d’un ami à lui, marocain. «Tu auras ton argent dès que tu seras à Tétouan», lui dit-il sur un ton rassurant. Deux jours plus tard, l’Espagnol rencontre à Malaga le Marocain, ami de l’acheteur.
Entre les deux la date de départ est fixée. Seulement, l’Espagnol préfère passer par le port de Sebta, tandis que le Marocain propose le passage par le port de Tanger Med, chacun ayant ses prétextes. Cependant, le Marocain arrive à convaincre l’Espagnol et le voyage commence. En arrivant à Tanger Med, le Marocain propose à l’Espagnol de passer par un guichet de douane spécial pour l’accueil des automobilistes et non pas des piétons, comme lui, qui doit passer par un autre guichet de douane.
Ce qui n’est pas vrai puisqu’ils étaient tous les deux à bord d’une seule voiture. Et ils reprennent la route jusqu’à Tétouan. Là, le Marocain propose à l’Espagnol qui doit retourner le même jour à Malaga de déjeuner ensemble dans un restaurant. A un moment donné, le Marocain demande permission d’aller se laver le visage aux toilettes. Il retourne à la table et sollicite l’Espagnol d’aller faire de même.
Seulement, à son retour il ne trouve plus le Marocain, les papiers et les clés de la voiture qu’il avait laissés sur la table non plus. Bref, il se rend compte qu’il a été arnaqué. Rapidement, il se rend au commissariat de police et dépose une plainte. Une enquête est diligentée. Les caméras de surveillance du restaurant où ils avaient déjeuné n’ont rien enregistré.
C’est au port de Tanger Med que les limiers sont arrivés à avoir l’identité du Marocain. Aussitôt, une note de recherche à l’échelle nationale a été lancée. Deux heures plus tard, le Marocain a été arrêté au Port Tanger Med s’apprêtant à quitter le territoire marocain à destination de l’Espagne.
L’enquête a révélé qu’il s’agit d’un intermédiaire qui a empoché 20 mille dirhams contre cette opération. La personne à qui il a remis la voiture a également été épinglée. Quant à la voiture, il l’avait déjà revendue à une troisième personne qui a été à son tour arrêtée.
