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Une famille brisée par Le haschich

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Gravement blessé, Saïd a été admis au service de réanimation à l’hôpital Hassan II, à Fès. Sa mère, qui attendait dans le hall, sanglotait bruyamment. Elle ne sait plus à quel saint se vouer. Son mari et son enfant aîné sont en prison. Ils purgent une peine d’emprisonnement pour trafic de drogue. Et voilà son benjamin qui se retrouve entre la vie et la mort. Elle ne sait quoi faire. Le désarroi total. Quelques membres de sa famille tentaient vainement de la calmer.
Un moment plus tard, une infirmière sort l’air pressé du pavillon de réanimation. La mère la suivait du regard. Elle a peur. Elle craint le pire. L’infirmière retourne au pavillon de réanimation accompagnée du médecin. Ce dernier a examiné le patient avant de dire quelques mots à l’infirmière. Plus angoissée que jamais, la mère accourt vers la sortie du pavillon pour avoir des nouvelles de son fils. « Mes condoléances Madame, votre enfant est mort », lâche l’infirmière à la mère qui s’est effondrée.
Ses voisines se sont dépêchées pour la soutenir et l’aider à reprendre connaissance. La police judiciaire de la ville de Fès a été alertée car il s’agissait d’un crime. Les enquêteurs de la brigade judiciaire ont débarqué à l’hôpital. Ils se sont adressés à la mère qui gémissait et lui ont demandé ce qui est arrivé à son fils. Saïd, l’unique espoir de sa petite famille, poursuivait ses études universitaires, quand son père et son frère aîné ont été arrêtés pour trafic de drogue.
Ils travaillaient comme dealers pour subvenir aux besoins de la famille. Après leur arrestation, la mère et le jeune garçon n’ont pas d’autre source que le haschich. Avant leur arrestation, son père et son frère ont gardé à la maison une importante quantité du haschich que les policiers n’avaient pas découvert lors de la perquisition. "Pourquoi ne pas commencer à vendre cette quantité pour gagner de l’argent et recourir aux fournisseurs pour en acheter d’autres ?", pensait Saïd.
C’est ainsi qu’il devient dealer. Les clients de son père et de son frère commencent à s’adresser à lui pour avoir leur dose en haschich. Aziz était l’un d’eux. Âgé de vingt-deux ans, il se débrouillait comme il pouvait pour gagner sa vie. Il travaillait comme marchand à la sauvette. Seulement, lorsque les campagnes contre les marchands ambulants s’intensifiaient, il préfèrait rester chez lui. C’est ce qui lui est arrivé dernièrement. Malheureusement, il ne pouvait pas rester chez lui sans fumer au moins un seul joint. Or, il ne disposait, cet après-midi du samedi 11 mars, que de cinq dirhams. Il lui manquait quelques dirhams pour acheter sa dose quotidienne. Il s’est adressé à Saïd pour lui demander un morceau contre cinq dirhams. Saïd a refusé. Aziz s’est énervé alors et l’a insulté. Sans discuter, Saïd lui donne un coup de poing.
Hors de lui, Aziz le menace d’un couteau qu’il cachait sous ses vêtements. En colère, Saïd lui assène un second coup de poing. Seulement, Aziz l’a blessé par son arme blanche à la naissance du thorax. Un moment plus tard, Saïd décède succombant à ses blessures. Aziz a été arrêté et traduit devant la justice. En deuil, la mère de Saïd continue à sangloter. Seule, elle ne sait quoi faire face aux aléas de la vie.

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