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Une mineure tue celui qui a voulu la violer

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Al Hajjaj était, jusqu’au lundi 5 décembre, un nom maudit par les habitants du bloc n°42 du boulevard Annil, situé au quartier Sidi Othman, à Casablanca. Personne n’aimait entendre le nom ni croiser celui qui le porte. Tous sont convaincus que celui-ci n’est porteur que du mal qui ravage tout autour de lui.
Al Hajjaj de ce quartier populaire n’était qu’à son vingt-cinquième printemps. D’un niveau scolaire primaire et sans profession, il était plongé depuis belle lurette dans l’univers glauque de la délinquance. Cruel et sans pitié, il n’hésitait jamais à agresser ses voisins, à les provoquer, à les maltraiter, à les harceler…Lorsqu’il s’enivrait ou se droguait, il faisait un tapage nocturne qui durait jusqu’à l’aube. Personne n’osait protester contre son mauvais comportement, ni même ses parents qui recevaient de temps en temps des voisins mécontents.
Ces derniers s’abstenaient de recourir à la police pour se plaindre. Ils craignaient la vengeance d’Al Hajjaj qui gagnait sa vie grâce au trafic de drogue. Il était d’ailleurs connu et recherché par les services de police. Il avait déjà purgé deux peines d’emprisonnement. La première fois pour viol et la seconde pour trafic de drogue et tentative de viol.
Et il est recherché depuis quelques semaines après avoir fait l’objet de deux plaintes déposées par deux jeunes filles.
A l’opposé d’Al Hajjaj, Gamra jouissait, à l’instar de ses parents, d’une bonne réputation. Cette fille de quatorze ans, qui poursuivait ses études en neuvième année de l’enseignement fondamentale, n’avait jamais échoué dans sa scolarité. Elle ne perdait pas son temps à accompagner les filles pour bavarder et faire de temps en temps un tour au centre-ville ou dans les environs. Elle étair connue pour être studieuse. Elle rêvait de décrocher un diplôme lui permettant d’avoir un emploi honnête. Et lorsqu’elle croisait les autres filles de son quartier, elle n’hésitait pas à converser avec elles pour quelques minutes.
C’est ce qui s’est passé le lundi 5 décembre quand elle est sortie de chez elle vers 21h. Elle s’apprêtait à se rendre chez l’épicier du quartier pour acheter du pain quand elle a croisé deux voisines de son âge. Elle a engagé une conversation  avec elles. Or, les minutes passaient sans qu’elles ne s’en rendent compte. Tout à coup, elles se sont retrouvées en face d’Al Hajjaj. Celui-ci venait d’avaler une dizaine de comprimés psychotropes qui l’avaient dépouillé de toute sa raison. Sans choisir, il a fortement tenu Gamra. Cette dernière a tenté de s’échapper, mais en vain. Al Hajjaj l’avait bien saisie. Il la menaçait en plus par un couteau qu’il dissimulait sous ses vêtements. Ses deux voisines qui l’accompagnaient ont bien tenté d’intervenir. Mais Al Hajjaj a donné un coup, avec le manche du couteau, à l’une d’elles. Les deux filles ont alors pris la fuite pour rentrer chez elles, laissant Gamra à son propre sort. Al Hajjaj a obligé cette dernière de l’accompagner. Sa demeure ne séparee celle de Gamra que d’une quinzaine de mètres. Il l’a fait entrer sous la menace du couteau. Il n’y avait à la maison que son petit neveu, qu’il a chassé. Quant à sa mère, son frère et sa belle-sœur, ils étaient partis présenter leurs condoléances à l’un de leurs proches.
Une fois dans la chambre, il a ordonné à Gamra de se déshabiller. Aussitôt, cette dernière a pensé se sortir de cette difficulté par une ruse: Elle a fait semblant d’être consentante. Elle lui a alors demandé de se dévêtir et se coucher sur la poitrine pour qu’elle commence à le toucher. Mettant le couteau près de lui, il a exécuté ce qu’elle lui a demandé.
En le rassurant par quelques attouchements, Gamra a saisi le couteau et lui a donné deux coups successifs tout en bas de son dos avant de s’enfuir pour rentrer en tremblant chez elle.
Lorsque la famille d’Al Hajjaj est arrivée, elle l’a découvert gisant dans une mare de sang. Ses voisins, qui ont fait un grand ouf de soulagement après sa disparition, ont été contactées  par Najat Adib de l’association «Touche pas à mon enfant» afin de soutenir la mineure Gamra traduite, mercredi 7 décembre, devant la Cour d’appel de Casablanca.

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