Faits-Divers

Une tentative d’escroquerie tourne au meurtre

L’Irlandais Sheehan Andrew n’était qu’à son vingt-septième printemps quand il est arrivé au Maroc, il y a une vingtaine d’années. Il a alors choisi de s’installer définitivement à Tanger et d’y monter une société de confection. Affaire qui s’est fructifiée. Dans cette ville du Détroit, il s’est marié avec Marocaine, après s’être converti à l’Islam. Il se prénomme depuis Karim Sheehan Andrew. Sa vie conjugale l’a rendu père de deux enfants. Mardi 8 mai, Karim Sheehan Andrew est comme d’habitude sorti de chez lui à destination de son emploi. Mais le soir, et contre sa coutume, il n’est pas rentré à temps. Où était-il ?
Assistait-il à un dîner de travail? Sa femme lui a téléphoné. Pas de réponse. Étrange! D’habitude, Karim Sheehan était toujours joignable. Sa femme et ses deux enfants l’ont ainsi attendu jusqu’à une heure tardive. Même les recherches dans les hôpitaux et commissariats de police sont restées infructueuses. L’épouse s’est présentée à la sûreté de la ville du Détroit et a déclaré la disparition de son mari. Elle a avisé ensuite la représentation diplomatique irlandaise à Rabat. Entre temps, un commissaire de police exerçant au poste frontalier de l’aéroport Boukhalef, Mohamed, leur a révélé que le disparu avait quitté la ville à destination de l’étranger. Par quel moyen est-il sorti du pays ? Par avion ou à bord d’un bateau ? Le même commissaire a précisé que le disparu était parti, le 18 mai 2007, par avion depuis l’aéroport Ibn Batouta. Après quoi, il a affirmé qu’il est parti depuis l’aéroport Boukhalef et non pas Ibn Batouta ! Cependant, l’affaire ne semblait pas ordinaire, surtout que la disparition a duré plus d’une semaine. Karim Shaheen est-il kidnappé? Est-il séquestré quelque part ? Est-il liquidé ? Tout est possible. Les éléments de la brigade nationale de la police judiciaire ont pris l’affaire en main. Ces derniers ont alors mis la main sur un rapport dressé par le commissaire de police du poste frontalier de l’aéroport Boukhalef, Mohamed, attestant que le disparu avait quitté le pays via l’aéroport Boukhalef, sans pourtant qu’aucun indice ne confirme cette hypothèse. Pire encore, ils ont découvert que son passeport a été composté au poste frontalier de cet aéroport, sans que sa sortie du pays n’ait été signalée sur le terminal! Les jours passent, Karim Sheehan ne donne plus signe de vie et l’enquête policière piétine.
Au fil de l’enquête, les limiers de la BNPJ sont arrivés à savoir que l’une des deux sociétés du disparu était en crise financière, qu’elle est mise en vente contre une somme de 10 millions de dirhams et que c’est un courtier qui le fréquentait souvent qui s’en chargeait. Il s’agit de Issam qui demeure à Fès. Interpellé, il a été conduit à Tanger. Là, il n’a pas résisté aux interrogations des limiers. Il a rapidement avoué être chargé par Karim de chercher un acheteur pour la société en crise. Il lui a présenté ressortissant marocain, au Canada, dénommé Abdou. Seulement, il semble que le courtier et l’acheteur avaient déjà préparé un coup d’escroquerie sur fond de la falsification, pour soutirer indûment les biens de Karim.
Dans un restaurant de la côte tangéroise, Karim Sheehan a dîné, ce lundi 7 mai 2007, avec le courtier et Abdou. Ils avaient fixé un rendez-vous pour le lendemain. Le mardi 8 mai, tous les trois sont entrés dans une unité de la zone industrielle de la route de Tétouan. En principe, ils devaient y conclure l’acte de vente de la société. Karim a finit par remarquer que le courtier et l’acheteur voulaient l’escroquer. Il a réagi, mais sa réaction lui a coûté la vie. En un clin d’œil, il fut surpris par le gardien de l’unité industrielle qui l’a assommé d’un coup de marteau, puis par le courtier et l’acheteur qui se sont acharnés sur lui par des couteaux. Après quoi, ils l’ont enterré dans une carrière de la région de Hakkama sans le dévêtir, ni mettre la main sur sa montre-bracelet ni son téléphone cellulaire.
L’enquête policière a révélé que le passeport du défunt a été composté après son assassinat au poste frontalier et que le commissaire de police est impliqué dans l’affaire. Ce dernier, ainsi que le courtier, Issam, le ressortissant marocain au Canada, Abdou et le gardien de l’unité industrielle ont été traduits, samedi dernier.
 

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