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Vingt-cinq ans de réclusion criminelle pour avoir tué son voisin

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«M. le président, je n’ai jamais pensé le tuer…J’avais juste l’intention de lui subtiliser l’argent», a balbutié Saïd sur un ton plein de regret. En fait, ce n’est pas le regret qui intéressait les juges de la chambre criminelle près la Cour d’appel à Casablanca, mais l’aveu ou la disculpation du mis en cause. A-t-il commis l’acte criminel ou pas ? L’a-t-il commis volontairement avec préméditation et guet-apens ou involontairement? Avait-il seulement l’intention de maltraiter sa victime ou bien de la liquider sans pitié
« Je n’étais pas conscient, j’étais sous l’effet de la drogue M. le président », a ajouté Saïd qui semble être conscient de la gravité de son crime. Mais trop tard. Ni son regret ni sa conscience ne peuvent lui pardonner son crime qui a bouleversé toute une famille.
Saïd est un jeune de vingt-deux ans qui a quitté précocement les bancs de l’école et s’est livré à la délinquance. Certes, la mauvaise fréquentation était la raison de sa conduite débaucheuse, mais la négligence familiale y’était pour quelque chose. Surtout que son père était un alcoolique. Sa mère ne pouvait assumer entièrement la responsabilité de ses trois frères sans avoir un père qui veillait également sur eux, sur leurs études. Saïd qui s’est retrouvé loin du contrôle parental est devenu, dans un laps de temps très réduit, après avoir quitté l’école, esclave des comprimés psychotropes et du haschich. Et depuis, son parcours a commencé à prendre une nouvelle tournure, vers le gouffre de la délinquance.
«Je ne suis pas un repris de justice, M. le Président», a-t-il affirmé aux juges. En fait son casier judiciaire était blanc. Mais, il a été noirci par son crime de meurtre.
Quel péché a commis sa victime, un veuf, retraité de son état, père de trois enfants, tous mariés, pour qu’il soit tué par Saïd ? Rien. Il était chez lui quand il a entendu des bruits. C’était une heure tardive. Saïd est arrivé à s’introduire dans la maison de ce père de famille. Il a remarqué de la lumière dans une pièce de la maison. N’est-il pas encore endormi ? À pas de loup, Saïd est rentré à la chambre à coucher. Il a surpris ce veuf, père de famille, qui dînait seul.En voulant demander secours, Saïd s’est jeté sur lui en le menaçant avec un couteau. Après quoi, il lui a ligoté les mains et les pieds. Puis il a commencé à fouiller l’armoire, le tiroir et tous les autres coins de la maison. Quand la victime a lancé un cri de secours, Saïd lui a mis un oreiller sur son visage. Au bout de quelques secondes, ses soupirs ont commencé à se ralentir. Il s’agitait violemment sans cesse. Un moment plus tard, il a arrêté de bouger. Il est mort. En cherchant à droite et à gauche, le meurtrier n’a mis la main que sur une bagatelle de quatre mille dirhams. Une somme qu’il a gaspillée rapidement en s’enivrant et se droguant avec sa maîtresse. Pas moins de quelques jours plus tard, Saïd est arrêté. Celui-ci a avoué son crime. Mais il a affirmé à la Cour qu’il n’avait pas la moindre idée de le tuer. Après les délibérations, la Cour a rendu son jugement en condamnant Saïd à vingt-cinq ans de réclusion criminelle.

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