Faits-Divers

Viol collectif d’une collégienne de quinze ans

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Nous sommes à Akka, dans la province de Tata, située dans la région de Guelmim-Smara. Le matin du samedi 30 avril était un jour très particulier pour les habitants de Madchar Al Kasbah, commune rurale de Kasbah Sidi Abdellah Ben Mbarek. Parce qu’ils allaient rejoindre les habitants de plusieurs autres douars qui ont organisé «La caravane de la dignité» pour exprimer leur soutien à la collégienne, Mahjouba. Avec ses vêtements en blanc et mauve, cette fille de quinze ans était entourée de ses camarades au collège El Mansour Dahbi, ses proches et ses voisins du douar. Un sourire ornait ses lèvres comme si elle avait oublié ce qui lui est arrivé, il y a une semaine. Mais, en fait, elle ne l’a pas oublié. C’est le soutien qui l’a rendue plus à l’aise au point qu’elle a décidé de reprendre ses études après avoir décidé de les laisser tomber. Mais, qu’est-ce qui lui est arrivé? Elle était chez elle, ce samedi 23 avril, vers 20h30, quand sa mère lui a demandé d’aller lui faire des courses. «Je suis sortie de chez moi. Il était 20h 40. Mon fiancé qui m’attendait n’était pas loin de mon domicile», a-t-elle précisé à ALM lors d’un entretien téléphonique. C’était un bon moment pour se rencontrer. Son fiancé l’a accompagnée jusqu’au commerce qui ne s’éloigne de chez elle que de quelques mètres. Après avoir reçu la marchandise qu’elle avait achetée, elle a rebroussé chemin toujours en compagnie de son fiancé. «Je conversais avec mon fiancé tout en empruntant le chemin de retour vers chez moi. Seulement, trois jeunes hommes que je n’ai jamais vus se sont plantés devant nous avec des couteaux aux mains», a-t-elle affirmé à ALM. Que voulaient-ils d’eux ? Bouches bées, Mahjouba et son fiancé ont écarquillé les yeux sans savoir ce que voulaient ces trois jeunes hommes d’eux. Voulaient-ils les agresser ? Peut-être. Seulement, ils ont menacé le fiancé au moment où ils ont attrapé Mahjouba. Cette dernière était entre leurs griffes quand son fiancé s’est enfui. Il est allé chercher d’autres proches pour sauver Mahjouba. En retournant sur place, le fiancé n’a trouvé personne, ni la mineure ni les trois voyous. Où sont-ils? «Chacun d’eux avait son propre vélomoteur. Sous la menace des couteaux, ils m’ont obligée à accompagner l’un d’eux. Ils m’ont conduite jusqu’à un lieu non loin de chez moi», a-t-elle précisé lors de l’ entretien téléphonique. Elle a demandé secours. Mais en vain. Personne n’a pu intervenir. Pourquoi ? « Parce qu’il n’y a pas de jeunes hommes au douar qui peuvent me sauver. Ils l’ont tous quitté pour aller ailleurs afin de gagner leur vie. Il n’y avait que les vieux, les femmes et les enfants», a-t-elle expliqué. Tous les trois l’ont maltraitée, violentée et violée à tour de rôle. « Je n’ai jamais imaginé subir un pareil calvaire. Ils m’ont torturée comme une bête. Des coups, des gifles, des crachats et enfin le viol à tour de rôle», a-t-elle ajouté à ALM. Ce n’est qu’à l’aube que l’un d’eux l’a conduite à bord de son vélomoteur jusqu’à chez elle. «Il ne m’a ramenée jusqu’à chez moi que lorsque je lui ai promis d’entretenir une relation avec lui», a-t-elle précisé. Sinon, il allait l’abandonner sur les lieux. Le lendemain matin, elle a accompagné sa mère à la gendarmerie de la ville d’Akka. Seulement, elles devaient avoir un certificat médical. À ce propos, elles se sont rendues à Tata où le médecin leur a délivré un certificat médical d’ITT de dix jours. Et Mahjouba a déposé, lundi 25 avril, une plainte auprès du procureur du Roi près le tribunal de première instance de Tata qui a donné ses instructions aux gendarmes pour diligenter une enquête. Deux des trois voyous, pères de famille, ont été arrêtés et traduits, vendredi dernier, devant le parquet général près la Cour d’appel d’Agadir. Le troisième est toujours en fuite.

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