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Yémen : mariée de force, Elham n’a pas survécu à son viol

Mariée cinq jours auparavant avec un homme d’une trentaine d’années, Elham Mahdi al-Assi, adolescente yémenite a succombé à une hémorragie due à une déchirure vaginale, selon un communiqué de l’ONG Al-Chaqaeq. Sous le choc, le village yéménite d’Al-Echa réclame justice. «Je demande que justice soit faite. Le meurtrier doit être exécuté», affirme Nejma Al-Achi, la mère de la fillette, qui reçoit les journalistes dans sa hutte dans ce village de la province de Hajja, à 220 km au nord-ouest de Sanaa. Selon des membres de la famille et du personnel du dispensaire proche, son époux n’avait pas pu la pénétrer et s’était ensuite acharné sur Elham pour prouver à sa famille, comme le veut la tradition, qu’il avait accompli son devoir conjugal. «Son mari et sa famille l’ont ligotée et l’ont tuée», accuse Abdallah, le frère de la victime. Le mariage des fillettes dès l’âge de 11 ans est courant au Yémen, notamment dans des villages reculés comme Al-Echa où pratiquement tous les habitants sont analphabètes. Conformément aux traditions tribales, la famille d’Elham refuse de récupérer le corps avant que justice soit faite, comme l’affirme Yahya, un autre de ses frères. Les villageois, tous solidaires, réclament la peine de mort pour Abed, qui a été arrêté. «Il a tué cette fillette. Il doit être exécuté», lance Yahya Mohammad, un des habitants. Les noces avaient été célébrées dans le cadre d’un «mariage d’échange», pratique courante en vertu de laquelle les familles échangent des jeunes filles à marier. La sœur du marié, âgée de 18 ans, a été donnée en mariage au frère d’Elham, Abdallah, également âgé de 24 ans, et les deux couples ont convolé le même jour. «La fillette était très timide, elle semblait assez frêle et faible. Elle a refusé de se déshabiller et de se faire examiner», raconte la gynécologue ouzbèque, Zahra Makyayeva. «Son époux m’a demandé de lui déchirer l’hymen, mais j’ai refusé», dit-elle. Abed s’est alors rendu à la pharmacie où il a demandé des somnifères. «J’ai refusé de lui en donner, il a alors demandé du viagra et je lui en ai donné un de fabrication locale», affirme le pharmacien Ali al-Hadi à l’AFP. Trois jours plus tard, le couple est revenu au dispensaire, la jeune femme souffrant d’une infection. «Nous lui avons donné un médicament et j’ai demandé au mari de ne pas l’approcher pendant une dizaine de jours, mais nous avons appris sa mort le lendemain», dit le médecin.

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