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16 mai : qui va indemniser les familles ?

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« Je tiens aussi à réitérer l’expression de Mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes innocentes, tant marocaines qu’étrangères. Soucieux de concrétiser la solidarité de la Nation à l’égard des familles sinistrées, parmi Nos fidèles sujets, J’ai décidé de leur accorder des dotations financières exceptionnelles ». C’est en ces termes que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait annoncé l’octroi d’indemnisations aux victimes des attentats terroristes du 16 mai à Casablanca. Le message du Souverain était clair et précis : les victimes des actes terroristes perpétrés à Casablanca doivent bénéficier du soutien financier de l’Etat. Le gouvernement devait donc prendre les mesures juridiques, techniques et budgétaires nécessaires à la concrétisation des instructions Royales. Aujourd’hui, presque quatre mois après ces terribles évènements, les familles attendent encore des initiatives de la part du gouvernement qui tarde à réagir. L’unique aide financière dont elles ont bénéficié est celle que SM le Roi leur a octroyée de ses biens personnels. En effet, le 25 juin dernier, à l’occasion du quarantième jour du décès des victimes, et sur ordre du Souverain, les Walis et Gouverneurs de certaines Wilayas, Préfectures et Provinces du Royaume, se sont rendus auprès des pères, mères, veuves et enfants des victimes des attentats terroristes odieux du 16 mai 2003 à Casablanca, et leur ont remis un don personnel de SM le Roi en vue d’atténuer la profonde douleur engendrée par la perte d’un parent. Les Walis et Gouverneurs avaient également procédé à la remise aux familles des victimes des lettres Royales personnelles, dans lesquelles le Souverain avait réitéré l’expression de toute sa sympathie et sa compassion à tous les membres de ces familles. Par cette initiative Royale, SM le Roi, Amir Al Mouminine a tenu à s’associer à la commémoration par les familles éplorées du 40-ème jour du décès des victimes des attentats terroristes. Toutefois, le gouvernement n’a pas fait preuve de célérité au moment de mettre en application les directives du Souverain. Laxisme ou tergiversation bureaucratique, ce retard a poussé les familles des victimes à prendre l’initiative de s’unir dans le cadre d’une association pour défendre leurs intérêts. Cette association, qui est encore à l’état embryonnaire, aurait pour objectif de s’ériger en interlocuteur unique des autorités publiques au moment de la concrétisation du projet gouvernemental de leur accorder des indemnités. Aussi, les familles affirment n’avoir reçu, pour le moment, que le don personnel que SM le Roi leur a accordé. « Nous sommes en période de rentrée scolaire et je me trouve dans l’incapacité d’assurer à mes enfants une rentrée similaire à celle qu’ils étaient habitués lorsque leur père était vivant », a déclaré la veuve d’une des victimes à la chaîne de télévision 2M. La même préoccupation pour la rentrée scolaire de ses enfants est affichée par une autre mère. « Je ne sais pas quoi faire. Depuis le début de la rentrée scolaire, je ne fais que tourner en rond ne sachant que faire ni à qui m’adresser », a-t-elle dit. Et c’est de même chez la plupart des familles des victimes des attentats meurtriers du 16 mai. Des femmes et des enfants qui ont besoin d’une aide urgente et qui ne saurait attendre que la lente machine du gouvernement tourne. Ils en ont besoin que ces indemnités leur soient octroyées maintenant et qu’elles soient continues dans le temps. Dans ce cadre, il serait convenable pour l’exécutif de se suivre l’exemple des pays qui se sont dotés de mécanismes d’indemnisation rapides et efficaces. Tel est le cas de l’Espagne qui a créé une institution chargée de ce genre d’indemnisations. Il s’agit du « Bureau d’attention au citoyen et d’assistance aux victimes du terrorisme ». Cette administration attachée au ministère espagnol de l’Intérieur a pour mission d’informer, de diriger et d’orienter le citoyen en ce qui concerne tout ce dont il peut bénéficier en tant que victime directe ou indirecte du terrorisme. Aussi, ce bureau informe et aide à la réalisation de la procédure à suivre pour bénéficier des aides. Mis à part, cette aide financière officielle de l’Etat espagnol et qui est gérée par le ministère de l’Intérieur, les victimes du terrorisme dans ce pays bénéficient aussi de l’aide indirecte de certains départements du gouvernement. Ainsi, l’Association des Victimes du Terrorisme (AVT), la célèbre organisation espagnole regroupant toutes les familles des victimes reçoit des subventions annuelles de la part des ministères du Travail et des Affaires sociales, et de la Défense. L’AVT reçoit aussi des subventions d’autres institutions d’ordre régional et de plusieurs entités privées ainsi que de la part des particuliers. Se pencher donc sur l’expérience des autres pays serait pour le gouvernement un moyen d’accélérer la création des mécanismes administratifs nécessaires à la mise en application rapide et efficace des instructions Royales visant à indemniser les familles des victimes du terrorisme conformément au principe de la solidarité nationale.

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