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23 DH le kilo, le poulet se fait trop cher au Maroc

© D.R

Les prix de la volaille flambent. C’est du moins ce qu’on puisse constater en faisant un tour d’horizon des tarifs fixés pour la consommation des viandes blanches. Une flambée qui est qualifiée d’exceptionnelle par le consommateur marocain. Pas plus tard que le week end dernier, le prix du kilogramme a oscillé entre 23 et 25 dirhams dans plusieurs points de vente. Chose qui a permis d’inverser la tendance au profit des viandes rouges. Si cette hausse vertigineuse du prix de la volaille a alarmé le consommateur, elle demeure toutefois justifiée pour les éleveurs et les producteurs. Du côté de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), la flambée des prix est due essentiellement à la demande croissante en cette période. «Les prix ont grimpé à partir de la dernière semaine de Ramadan, compte tenu des habitudes alimentaires des Marocains durant les fêtes de ce mois sacré», indique a ALM Chawki Jirrari, directeur général de la FISA. Et de poursuivre : «Il en est de même pour la période post Ramadan du fait du retour des pèlerins et la reprise des fêtes de mariage. Des célébrations durant lesquelles le poulet reste le maître de la table». Par ailleurs, la fédération attribue la volatilité des prix de volailles à des facteurs conjoncturels.
En effet, la flambée des prix des matières premières arrive en tête des causes. Les cours du maïs et tourteau de soja, principales composantes utilisées pour la fabrication de l’alimentation de la volaille, ont enregistré des hausses considérables impactant ainsi le prix du revient des producteurs. En juillet, les prix rendus de ces deux matières premières à Casablanca se sont élevés à 3,30 dirhams par kilogramme pour le maïs et 6,90 dirhams par kilogramme pour le tourteau de soja. «Ces deux matières premières sont déterminantes. Elles constituent, à elles seules, 90% de la formulation des aliments composés», précise-t-on la FISA. Ainsi, leur incidence global fut de l’ordre de 0,70 dirham par kilogramme sur le prix d’aliment de poulet de chair et de 0,75 dirham par kilogramme sur le prix d’aliment de dinde. Par conséquent, l’incidence sur les produits avicoles est estimée à 1,40 dirham par kilogramme vif du poulet, 1,73 dirham par kilogramme vif de dinde et 0,15 dirham œuf.
Se référant à la FISA, cette incidence est, jusqu’à présent, supportée entièrement par les éleveurs. «Le volume des pertes au niveau des élevages est de plus en plus important, au point même où les éleveurs éprouvent des difficultés à honorer leurs engagements financiers vis-à-vis de leurs fournisseurs», indique-t-on. …/…
…./….À cet effet, M. Jirrari souligne qu‘«il est tout à fait normal que les producteurs procèdent à l’augmentation des ventes ne serait-ce que pour compenser un peu le surcoût engendré». Le directeur général de la FISA assure, par ailleurs, aux consommateurs un retour immédiat des prix à la normale. À l’heure où nous mettions sous presse, M. Jirrari estime que le prix de vente de la volaille serait de 16,50 dirhams le kilogramme à la ferme pour atteindre au maximum 19 dirhams le kilogramme chez le consommateur. Or, la réalité des marchés locaux est totalement différente des pronostics de la fédération. Rien n’a changé pour ce début de semaine. La volaille continue à être commercialisée à 22 dirhams le kilogramme dans plusieurs points de vente de Casablanca, affichant une baisse d’un dirham par rapport au prix moyen fixé durant le week-end. La question qui se pose actuellement est comment remédier à cette situation, sachant que la canicule, qui est l’un des facteurs plus au moins contribuant à cette volatilité des prix, n’est qu’une donne provisoire (voir encadré). «La situation est tellement préoccupante qu’elle nécessite des mesures rapides et urgentes», apprend-on de la FISA. Les professionnels ont dressé une liste de mesures à entreprendre incessamment par l’État afin d’atténuer l’ampleur de cette conjoncture. Citons dans ce sens la suspension momentanée de la perception du droit d’importation et de la TVA à l’importation appliqués à toutes les matières premières entrant dans la composition des aliments composés ainsi que la suppression momentanée et immédiate de la perception de la TVA locale appliquée aux aliments composés.
Les producteurs appellent également à la réduction au taux minimum (2,5 %) du droit d’importation appliqué sur les matières grasses protégées, le tourteau de soja quelle que soit son origine ainsi que la graine de soja et ce pour tous les utilisateurs. La FISA souligne également la nécessité d’étudier la possibilité de subventionner l’aliment composé destiné à la nourriture des volailles.

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