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53% de la population d’origine marocaine en Belgique vit sous le seuil de pauvreté

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Plus de la moitié des Belgo-Marocains vit sous le seuil de pauvreté en Belgique. Selon une étude de la Fondation Roi Baudouin, réalisée par le Centre d’études et de recherches en sciences sociales (CERSS) de l’Université de Rabat, ce sont 53% des Belgo-Marocains interrogés, sur un échantillon de 400 personnes, qui vivent sous le seuil de pauvreté en Belgique. Cette communauté dispose d’un revenu égal ou inférieur à 860 euros par mois. Les rédacteurs de cette étude constatent par ailleurs que le risque de vivre dans la pauvreté pour les personnes nées en Belgique (54,4%) est légèrement plus élevé que celui des personnes nées au Maroc (51,4%).
Une évaluation approximative de la pauvreté dans les différentes régions montre que la Wallonie est la région qui compte le plus grand nombre de Belgo-Marocains vivant sous le seuil de pauvreté. La Wallonie s’oppose à la Flandre, où le taux de pauvreté est le plus faible. La région bruxelloise occupe une position médiane entre la Flandre et la Wallonie, selon la même source. «Parmi les caractéristiques saillantes de la population d’origine marocaine vivant en Belgique, il convient de souligner le fait que la majorité des personnes en âge de travailler occupe une position désavantageuse ou  précaire sur le marché de l’emploi», indique-t-on dans cette étude. D’après cette enquête, seuls 31,7% des personnes interrogées sont des salariés ayant un contrat fixe, 5% exercent des travaux temporaires. La proportion des chômeurs avec allocations est de 20,9 % et sans allocations de 5,2%. En comparaison avec la population active de l’échantillon (en excluant les étudiants, les retraités et les femmes au foyer), la part des chômeurs avec ou sans allocations représente 32%. L’enquête révèle également une proportion de 14,3% de femmes/filles au foyer. Cette étude s’est également penchée sur le type de travail exercé. Ainsi, près de 50 % des personnes interrogées et qui ont un travail sont des employés des secteurs public et privé (28,9%) et des travailleurs exerçant des activités manuelles (18,2%). «La proportion des indépendants (6%) demeure peu élevée, au regard de l’importance numérique des personnes originaires du Maroc qui constituent l’une des principales communautés étrangères non-européennes de Belgique», relève-t-on dans cette étude.
En matière de croyances religieuses, la majorité des personnes interrogées se considère comme croyante. Cependant, 12% seulement des répondants disent qu’ils sont croyants pratiquants, alors que 18 % déclarent qu’ils obéissent aux préceptes religieux sans être pratiquants, auxquels il faut ajouter 68,3 % de ceux qui essayent d’obéir à ces préceptes. La proportion des non croyants est quasiment nulle. La comparaison selon le lieu de naissance montre que les natifs du Maroc sont moins sujets à l’affaiblissement de leurs croyances religieuses. La proportion de membres de la deuxième génération dont l’intensité de croyance religieuse a évolué, en se renforçant ou en diminuant, est deux fois plus grande que pour la première génération (18% contre 9%).  Par ailleurs, les enquêteurs ont observé une tendance relative au renforcement des croyances religieuses. Ainsi, 44,6% des personnes interrogées disent que leur croyance religieuse s’est fortifiée par rapport au passé, alors qu’une proportion similaire d’entre elles affirme que cette croyance est restée inchangée. Ceux qui ont le sentiment que leur croyance religieuse s’est affaiblie au fil du temps représentent néanmoins 14%. «C’est peut-être le fait le plus significatif, compte tenu du contexte et du climat général caractérisés par la montée d’un certain fondamentalisme religieux au sein du monde musulman», explique-t-on.
En ce qui concerne l’état civil des Belgo-Marocains, 53,1% sont mariés, 38,7% sont célibataires, 5,2% sont veufs et 2,5% vivent en cohabitation. Dans la proportion des Belgo-Marocains qui sont nés au Maroc, 71,5% sont mariés et 18,8% sont célibataires. À l’inverse, parmi ceux qui sont nés en Europe, 56,1% affirment être célibataires contre 36,9% étant mariés et 4,2% qui vivent en cohabitation.



Les préférences des Belgo-Marocains


Ils préfèrent le mariage non mixte
L’étude relève que les Belgo-Marocains préfèrent généralement le mariage non mixte au mariage mixte.
L’idée que les hommes et les femmes épousent des personnes qu’ils font venir de leur pays d’origine est approuvée dans une proportion allant de 50 à 52,8%. Dans le même ordre d’idées, la majorité des personnes interrogées (62%) est contre le mariage d’une femme musulmane avec un non-musulman et 45,5% n’admettent pas que les hommes se marient à une femme non musulmane.

Ils parlent l’arabe classique et l’amazigh
Pour l’arabe classique, les Belgo-Marocains de Flandre semblent avoir une connaissance relativement faible de la langue arabe (33,3% parlent peu l’arabe classique et 43,5% savent peu le lire et l’écrire), à la différence de ceux de Wallonie (43,2% parlent très bien l’arabe classique et 33,8% le lisent et l’écrivent) et de Bruxelles. Dans cette dernière région, presque la moitié des Belgo- Marocains parle et écrit très bien l’arabe classique. Quant à l’amazigh, la proportion des Belgo-Marocains de Flandre qui affirme le maîtriser très bien est de 43,5%, alors que 51,6% semblent peu le lire et l’écrire. 40,5% des Belgo- Marocains de Wallonie semblent parler très bien l’amazigh, mais 8,1% seulement affirment très bien le lire et l’écrire et 55,4% restent sans réponse.
À Bruxelles, 35,4% d’entre eux parlent très bien l’amazigh et 14,3% affirment très bien le lire et l’écrire, avec cependant 44,4% de sans réponse.

Ils trouvent que l’homosexualité est un danger
Pour les questions relatives à la liberté sexuelle et l’homosexualité, la majorité des personnes interrogées y associe le qualificatif d’immoral. Ainsi, 52% pensent que la liberté sexuelle en Belgique a atteint un degré d’immoralité et 53,44% croient que l’homosexualité est l’un des dangers les plus importants pour la morale.

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