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À la guerre comme à la guerre

Ariel Sharon est-il un criminel de guerre ? La question est sur toutes lèvres. Au jugé des massacres qu’il continue à commettre depuis des semaines contre les populations civiles palestiniennes sous couvert de “chasse aux terroristes“, il l’est bel et bien. Il faut pouvoir le cueillir, le mettre dans un avion et le faire comparaître devant la Cour pénale internationale. Ce qui se passe à huis clos à Jenine en Cisjordanie, transformée par l’artillerie lourde israélienne en champs de ruines et en un gigantesque cimetière, est d’une horreur indescriptible où les crimes contre l’humanité se confondent avec les atteintes aux droits de l’homme dans un décor d’extrême désolation.
L’armée sioniste et son chef sanguinaire peuvent toujours arguer que les morts de Jenine et d’autres localités palestiniennes ont été occasionnés par des combats. Mais de quel combat s’agit-il ? A-t-on le droit de pilonner, à grand fort de F-16, d’hélicoptères d’assaut et de blindés, les maisons, les centres sanitaires, les ambulances, d’exécuter froidement des gens sans défense ? Où est la conscience internationale ? Elle est comme anesthésiée devant le drame de la Palestine. Au fait, où sont passés les intellectuels occidentaux, notamment français, qui avaient dénoncé les exactions commises au Kosovo par un autre criminel de guerre, Slobodan Milosevic, et soutenu la campagne de frappes massives de l’Otan sur Belgrade en 1999 ? Mutisme assourdissant.
Apparemment, le Proche-Orient n’est pas les Balkans dont la situation explosive représentait une menace aux portes de l’Europe. Le Proche-Orient est loin du “monde civilisé“ et la guerre injuste là-bas n’est dangereuse que pour les pays limitrophes. Tous des Arabes. Qu’ils crèvent. Cela n’émeut personne.
Tout se passe comme si la Palestine et son peuple étaient victimes, en plus de l’arrogance israélienne, d’un complot de silence planétaire. Silence, on massacre. Personne pour voler au secours d’une population dont les multiples cris de détresse et d’orfraie ne rencontrent apparemment aucune corde sensible. Circulez, il n’y a rien à voir, ni à entendre. Les mots manquent parfois pour qualifier la tragédie humaine et humanitaire dans les territoires réoccupés.
Les injonctions de Georges W. Bush pour qu’Ariel Sharon retire ses troupes de la Cisjordanie ressemblent à une comédie qui ne trompe plus personne. C’est le président américain, complice d’Ariel Sharon, qui a donné sa bénédiction à la sale guerre des sionistes. Dans sa crétinerie sublime, il ne fait pas la différence entre Oussama Ben Laden et Yasser Arafat qu’il considère comme un chef terroriste, lui contestant sa qualité de symbole et de représentant de la lutte palestinienne. À partir de là, Ariel Sharon s’est senti autorisé ( s’il n’a pas carrément obtenu l’aval) de sévir en Palestine comme Georges Bush a sévi en Afghanistan au nom pour l’un comme pour l’autre de “la traque des terroristes“. Les ballets diplomatiques semblent sans effet face à l’insolence sioniste. Ariel Sharon persiste et signe, déclarant qu’il ne compte pas abandonner son offensive meurtrière.
Devant ces défis et ses humiliations, il est grand temps pour le monde arabe de réunir, non pas ses chefs des Affaires étrangères, mais ses ministres de défense. À la guerre comme à la guerre.

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