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Abou Hafs ou le rêve de faire la loi

Bouc et petite moustache sur un visage lisse, Mohamed Rafiki, alis Abou Hafs,28 ans, marié et père de 2 enfants, est un jeune prédicateur d’un autre genre. Les autorités l’accusent d’inciter à la violence au nom d’une interprétation étriquée de la religion. D’ailleurs, il a fait récemment un passage en prison (à Fès).
Aujourd’hui libre de ses mouvements, Abou Hafs, un des leaders de la Salfia Jihadia, se défend en jouant sur les mots. “Je ne prône pas la violence mais le prêche du bien et le pourchas du mal dans le droit fil de la Chariaâ “ avait-il déclaré en substance à la presse. Voilà, l’intéressé se cache derrière la Chariaâ pour justifier le recours à la violence pour tenter de changer les choses non conformes à ses yeux aux préceptes de l’Islam et à la conduite du bon musulman. L’amalgame total. Mais qui est Abou Hafs?
Après des études primaires et secondaires dans sa ville natale, , il intègre la faculté des sciences. Ici, il décide d’interrompre son au bout d’une année. Apparemment, il n’est pas à l’aise dans cette filière-là. Il sait ce qu’il veut depuis quelques années déjà. Alors, il s’envole pour l’Arabie saoudite et s’inscrit à l’université des études islamiques de Médine d’où il sort licencié en matière de Chariaâ. Retour ensuite au pays où il poursuit ce qu’il a entamé en terre sainte, la capitale du salafisme. En 2001, il obtient un DES dans la même discipline à l’université Sidi Mohamed Ben Abdallah de Fès et s’engage dans une association locale (Al Fath) acquise au groupuscule Ahl Sunna Wal Jamaâ, qui prône l’islam violent. Abou Hafs a de qui tenir. Celui qui le manage et guide ses pas n’est autre que son père : Ahmed Rafiqui, alias Abou Houdaïfa, est présenté comme un Ben Laden marocain.
Octogénaire, cet ancien infirmier à la retraite s’inscrit dans un contingent de volontaires pour aller soigner en Afghanistan dans les années 90 les Moujahidine blessés dans la guerre contre l’armée soviétique. Dans son équipée afghane, il n’est pas seul. Abou Hafs fait partie du voyage. Il avait alors à peine 16 ans. Un voyage initiatique qui marquera à jamais l’esprit du garçon, qui se transformera petit à petit, sous la férule paternelle, en apprenti-islamiste.
Ce dernier, au point sur le plan doctrinal, voue en effet un grand culte à l’ex- régime des Talibans et reconnaît à leur chef Mollah Omar la qualité de Amir Al Mouminine. Pour lui, Oussama Ben Laden est l’exemple de la magnificence, du moujahid qui a tout transcendé pour la gloire de l’islam. Ennemi déclaré des Etats-Unis qui, à ses yeux, ont réussi à domestiquer les régimes arabes à seul fin d’étouffer l’émancipation islamiste, Abou Hafs, qui s’est félicité des attentats du 11 septembre, crie haut et fort ses convictions. Abou Hafs et ses partisans ne reconnaissent pas l’État, ni les institutions. Ils renient la démocratie et les partis politiques. Le système éducatif ? Ils le trouvent dépravé car faisant très peu de place à l’enseignement religieux. La monarchie ? Elle a non seulement besoin d’être réformée mais remplacée par la Khilafa Rachida ! Rien que ça…

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