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Adil Benhamza : «Ce congrès est le résultat d un consensus»

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ALM : Le 16ème congrès de l’Istiqlal sera-t-il celui du consensus ou du choix démocratique ?
Adil Benhamza : Nous avons privilégié le consensus tout au long du parcours aboutissant à l’étape du congrès. Ainsi, il y a eu plusieurs divergences qui ont été dépassées grâce à cette approche dans la mesure où le parti a connu un certain nombre de conflits surtout à l’issue de sa participation au gouvernement et l’existence de visions différentes quant à l’évaluation  de cette participation. D’ailleurs ce congrès est le résultat d’un consensus. Mais c’est un consensus politique au-dessus de tous les clans qui vise la sauvegarde de l’unité du parti, le renforcement de ses rangs, et de limiter l’impact négatif sur les militants au niveau régional du parti.

Qu’en est-il de la candidature pour le poste de secrétaire général du parti ?
Concernant les candidatures pour les différentes instances du parti, particulièrement au niveau du secrétariat général, étant donné que le comité exécutif a toujours connu des candidatures multiples, je crois qu’il y a encore une possibilité de consensus autour d’un seul secrétaire général. Mais, il y a un avis général au sein du parti (c’est aussi le mien) qui souhaite que cette étape soit celle du choix démocratique, afin d’instituer une nouvelle approche et un autre niveau de gestion des ambitions des militants pour la direction du parti.
 
Le parti est-il dans une phase transitoire de l’après-Abbas El Fassi ?
Nous ne sommes pas dans une phase transitoire, mais dans la continuation d’une mission assumée par Abbas El Fassi, et le parti tout entier. Il n’est pas ici question de la fin d’une ère, d’un régime et du début d’un autre. Non, nous sommes dans la continuité. Bien sûr, avec comme question principale autour de laquelle il y aura une émulation  qui est : quelle sera la valeur ajoutée du nouveau secrétaire général du parti ?

On a l’impression que le  parti de l’Istiqlal est intimement lié à la famille El Fassi…
Au fait, au sein de l’Istiqlal, il y a plusieurs grandes familles de militants et pas seulement la famille d’El Fassi. Parce que la structure du parti et ses recrutements commencent par l’environnement familial. Ainsi cela ne devrait pas nous surprendre de rencontrer des militants issus de plusieurs familles que ce soit au niveau régional ou central. Ce trait se transforme en problème et devient contestable quand la méritocratie devient synonyme de l’appartenance à une famille donnée. Mais cette question reste secondaire, parce que ce sont les militants qui ont en final le pouvoir de choisir leur dirigeant.

Quel est le défi principal de ce congrès ?
Le défi principal est comment on peut réformer et consolider la structure du parti à la mesure des changements qui touchent le monde et le Maroc. Parce que l’Istiqlal est une force politique essentielle dans l’équation démocratique de notre pays. Ainsi il est de notre responsabilité en tant que militants de l’istiqlal de présenter au Maroc un parti qui a un nouveau souffle, une vision et une structure nouvelles, parce que le pays est confronté à de grands défis : il y a une inquiétude par rapport au parcours démocratique de notre pays. Il y a des problématiques sociales et économiques qui nécessitent une véritable force politique qui puisse les affronter et lui trouver des solutions. Je crois donc que le contexte dans lequel s’organise le congrès est particulièrement délicat. Ce contexte est dominé par de grands changements partout, au Moyen-Orient, en Europe où les extrémismes, qu’ils soient de gauche  ou de droite, accèdent au pouvoir par le biais d’élection démocratique. Il y a une problématique qui se pose à la démocratie et les élections en tant que mécanisme démocratique. Il y a aussi un recul de l’intérêt à la politique et un recul de l’appartenance aux partis. Ce vide peut laisser le champ libre à des alternatives non démocratiques qui peuvent avoir des conséquences graves et dangereuses sur le jeu démocratique. Ainsi notre responsabilité aujourd’hui en tant qu’istiqlaliens n’est pas limitée au parti mais à la patrie toute entière.

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