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Aéroports sous haute surveillance

Suite aux attentats terroristes du 16 mai, la sécurisation des espaces publics et des sites stratégique du Royaume se renforce à travers la mise en place de nouveaux plans de vigilance.
L’un des indicateurs de cette nouvelle politique, le renforcement des mesures de sécurité dans les aéroports conformément aux recommandations de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI). « L’Office national des aéroports a adopté depuis les attentats de Casablanca de nouvelles dispositions draconiennes visant à croître le niveau de vigilance de son réseau aéroportuaire», révèle le directeur général de l’ONDA, Mohamed Amal Guedira.
Et pour cause, 80 % de visiteurs du Maroc passent par ce réseau, principalement les aéroports de Casablanca et de Marrakech, soit 7 millions de passagers par an. De ce fait, toute défaillance risque de porter préjudice à l’image du Royaume d’autant plus que le secteur touristique ambitionne de drainer 10 millions de touristes d’ici 2010.
Sur le terrain, les nouvelles mesures prises concernent le renforcement des contrôles d’accès à l’aérogare à travers la limitation de l’accessibilité à une porte par zone.
En vue de protéger le bâtiment et l’intérieur de l’aérogare, l’ONDA a décidé également de déplacer les points de contrôle à l’intérieur des portes d’entrée de chaque aéroport.
Parallèlement à l’amélioration des mesures de sécurité, un budget conséquent a été investi par l’Office par l’acquisition de 64 appareils qui permettent l’affichage numérique en haute résolution des objets illicites transportés dans les bagages des passagers ou en fret. Ces appareils passent aux rayons X les bagages à soute et à main. Quant aux détecteurs, ils sont utilisés par le personnel de sécurité de l’Office pour l’identification des métaux portables et les métaux à bagage magnétique.
Le plan prévisionnel d’investissement, dont la première mouture remonte aux événements du 11 septembre, envisage aussi l’acquisition de 15 nouveaux équipements destinés à renforcer les points sensibles et l’amélioration des systèmes de surveillance par caméra. Cinq appareils anti-colis piégés vont, en outre, être commandés dans le cadre de ce plan de vigilance. Les responsables de l’Office restent néanmoins discrets sur le budget alloué à ces projets de renforcement du dispositif sécuritaire.
Le processus de protection ne se limite pas au contrôle des mouvements des biens et des personnes, il intègre aussi le volet de la santé publique. L’ONDA a procédé ainsi à la stérilisation des zones d’embarquement et d’arrivée des aéroports. La psychose du SRAS est encore forte dans les esprits des passagers qui empruntent le transport aérien surtout en provenance ou à destination des pays asiatiques.
La mesure la plus draconienne du plan de vigilance reste, sans conteste, l’imposition du contrôle systématique de tous les passagers et du personnel et aussi la limitation d’accès au TARMAC. Ce contrôle est associé à un renforcement de la surveillance des avions au sol et la multiplication des patrouilles internes.
L’initiative du gouvernement de renforcer la sécurité des aéroports doit être située dans le cadre de lutte contre le terrorisme international dont l’accès de ses artisans par la voie du transport aérien est privilégié. Ce nouveau plan tend également à conforter les investisseurs potentiels dans le processus de libéralisation de l’espace aérien planifiée à partir du premier trimestre de l’année 2004.
Déjà, Le cabinet américain McKinsey a été choisi récemment par le ministère de l’Equipement et du Transport pour l’assister dans l’établissement d’une stratégie de libéralisation du transport aérien (Open Sky). Cette étude doit être bouclée d’ici le mois de septembre prochain.
Sur le même registre, la direction de privatisation du ministère des Finances a commandité auprès d’un organisme, toujours américain, une étude sur la faisabilité de déclenchement d’un processus de privatisation des aéroports. Plusieurs scénarios sont prévus : la mise en concession de la gestion, la filialisation des activités comme les concessions commerciales voire même le transfert de propriété des infrastructures.

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