L’enquête concernant le vaccin DTC-HIB se poursuit. La commission composée d’experts de l’OMS, de techniciens et de médecins spécialisés dans le programme de vaccination du ministère de la Santé a révélé un respect strict des conditions de stockage et d’administration des vaccins. «Nous sommes formels sur la qualité des vaccins qui ont été administrés aux nourrissons. Les enquêteurs ont analysé les flacons ainsi que la livraison et les bons d’administration. Ils ont pu conclure que tous les vaccins en question étaient valides», déclare une source au ministère de la Santé. Mais quelle est l’origine des infections des nourrissons ? «Ces infections peuvent être engendrées dans deux cas précis: le lieu de l’injection a été surinfecté ou les soins post-vaccinaux ont été mal faits c’est-à-dire qu’ils n’ont pas été réalisés dans les règles de l’asepsie», explique la même source.
Ainsi, le non-respect des précautions d’asepsie que doit prendre l’infirmier pourraient provoquer des infections de ce genre. Selon le rapport de vaccination, les quatre nourrissons ont été vaccinés à des dates différentes. Les deux garçons, Ilias et Rayan, ont été vaccinés respectivement le 25 mai et le 19 juin 2008. Quant aux deux petites filles, qui portent toutes les deux le prénom de Aya, l’une a été vaccinée le 8 juillet et l’autre le 22 octobre. Les numéros et les lots de vaccin étaient différents. Le seul point commun entre les nourrissons est le lieu de vaccination, assure- t-on au département de Yasmina Baddou. Les infections chez ces bébés sont survenues au bout de la troisième dose de vaccin sachant que le DTC-HIB est administré aux nourrissons en trois reprises (6,10 et 14 semaines) pour les prémunir contre la diphtérie, la tuberculose, la coqueluche, le tétanos et autres maladies. Selon le ministère de la Santé, ce vaccin peut provoquer naturellement des effets indésirables mineurs chez 30 à 50% des enfants. «Ces effets qui apparaissant dans les 48 heures suivant son administration disparaissent au bout de 4 jours. Ce qui est étrange c’est que les effets indésirables ont perduré et ont entraîné de graves complications», indique la même source.
A l’heure où nous mettions sous presse, le ministère de la Santé ignore toujours les causes exactes de ces infections. Il faudra attendre les derniers éléments de la commission d’enquête pour savoir ce qui s’est réellement passé. Il y a encore deux semaines, plusieurs bébés ont été victimes d’infections graves suite à un vaccin dans un dispensaire à Casablanca. Quelques jours après le vaccin, leurs jambes ont commencé à s’enfler et ont développé par la suite des abcès. Selon les parents, les infections avaient été causées par les vaccins qui étaient périmés. Une affirmation aussitôt rejeté par le ministère de la Santé qui avait indiqué dans un communiqué que le contrôle de la validité des vaccins au Maroc est assuré par des organismes mondiaux dont l’OMS et l’UNICEF. Durant le 1er semestre 2008, 177 enfants ont été vaccinés dans les mêmes circonstances sans incidents notables notifiés au niveau du même centre. Les quatre nourrissons sont pris en charge par le ministère de la Santé.