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Ahmed Osman de plus en plus seul

© D.R

Jamais depuis sa création, le Rassemblement national des indépendants (RNI) n’aura fait face à une telle crise. Surtout quand cette crise vient de ses rangs, au plus haut niveau des instances dirigeantes.
Qu’en est-il au juste ? Tout commença, nous précisent des sources RNI, avec cette dernière réunion du Bureau exécutif convoqué par M. Osman et à laquelle il n’assista pas. Dirigée, à défaut de président, par Mostafa Oukacha, cette réunion se termina par une lettre adressée à M. Osman lui demandant de s’expliquer quant aux comptes du parti. Cette lettre aurait été signée par la totalité des membres du Bureau exécutif du RNI, à l’exception de quelques rares personnes comme l’ex-ministre Abdessalam Znined, ami et fidèle de M. Osman.
Quelques jours avant cette dernière réunion, M. Osman aurait reçu une quatrième lettre « de sommation » de la Cour des comptes lui demandant de fournir les pièces justificatives pour des dépenses estimées entre 1,9 et 2,5 milliards de centimes prélevés sur les subventions avancées par l’Etat dans le cadre de l’appui apporté à tous les partis. Interpellé lors d’une précédente réunion de la même instance, M. Osman aurait affirmé qu’il avait droit à une rémunération pour les services qu’il rend depuis près de trente ans… M. Osman,commente notre source, aurait oublié que le chef d’un parti ou d’une ONG est généralement quelqu’un de bénévole qui milite pour des causes et principes.
En plus, les mécontents au sein de la hiérarchie RNI accusent, et depuis plusieurs mois, leur leader de mauvaise gestion administrative et d’avoir pris des décisions hâtives ou contraires aux intérêts de cette formation politique. Les choses vont encore dégénérer avec la démission de Abdelhadi Alami, figure de proue du RNI. Une démission que trois mois de tractations n’auraient pas réussi à éviter. Les mécontents de la gestion et du travail d’Ahmed Osman sont mobilisés autour de Mostafa Oukacha qui serait le meneur de cette fronde.
L’entourage de M. Osman essaie toutefois de minorer l’ampleur de la crise dépeinte et décriée par plusieurs membres du Bureau exécutif. Selon M. Ahmed Krafess, directeur du siège central du RNI, M. Osman, qui se trouve actuellement au Nord du Royaume, maintient un contact presque quotidien avec les membres du Bureau exécutif et notamment MM. Oukacha et Hafidi. Plus, Ahmed Osman est pour le dialogue, seule solution susceptible de mener à un terrain d’entente comme cela a toujours été le cas depuis plus de 27 ans. M. Osman serait d’autant plus pour une « solution négociée » vu que les élections de 2007 approchent, mais surtout le congrès national du parti prévu en 2006. Le début de l’année prochaine devra d’ailleurs voir la constitution des commissions préparatoires pour le congrès.
Le siège du parti, appartenant légalement, auparavant, à M. Osman, est en train de l’être au nom du parti avec un notaire qui met les dernières retouches au processus. Reste toutefois le problème des justificatifs de dépenses à présenter à la Cour des comptes et la publication d’un nouveau journal RNI. Cette idée, nous assure-t-on, se fait de plus en plus insistante chez le chef du RNI qui serait plutôt pour une publication arabophone remplaçant les « défunts» «Al Mithaq», «Al Maghrib» et «Attajamoû» ayant accusé un trou de 3 milliards de centimes (dettes envers la CNSS notamment). Pour M. Osman, il serait « inconcevable qu’un parti du poids du RNI reste sans support médiatique au service de sa communication». Faux ! rétorquent les détracteurs du chef Rniste. Ahmed Osman n’aurait rien fait pour mettre fin à cette situation. Une source RNI affirme que ce dernier a plutôt agi de manière assez étrange pour un chef de parti. En effet, M. Osman aurait envoyé une lettre à tous les coordinateurs du parti dans les provinces et régions. Il accuse ses détracteurs, membres du Bureau exécutif en premier, de ne pas le «laisser travailler». Les coordinateurs contactés par Ahmed Osman auraient été appelés à la «rescousse». D’ailleurs, ironise un Rniste de longue date, le parti ne dispose d’aucun siège outre celui de Rabat, exception faite pour Laâyoune grâce au désormais socialiste Hassan Derham.
Toutefois, l’on ne sait pas exactement qui est vraiment contre M. Osman et qui l’est sans le faire publiquement savoir. Des rumeurs affirmaient que Ahmed Krafess avait de nouveau claqué la porte du siège du RNI. L’intéressé nous répond par un non catégorique affirmant que ce qui était arrivé en mai (allusion à une longue absence) était dû à des malentendus vite dissipés et où M. Osman n’était pour rien.
Pour jeter plus de flou sur le tout, on affirme même que Mostafa Oukacha n’était pas aussi contestataire qu’on le présentait. Le président de la deuxième chambre et  Alaoui Hafidi seraient actuellement en train de mener des contacts avec différentes personnalités du RNI pour dépasser cette crise. Une démarche, selon nos sources, qui ne serait d’aucun secours avec Abdelhadi Alami. De toutes les manières, le cas de ce dernier, comme celui, plus ancien de Hassan Derham, n’ont pas encore été abordés contrairement à ce que véhiculaient des rumeurs faisant état de bons offices pour faire revenir M. Alami sur sa décision.
En attendant, le bureau exécutif ne s’est pas réuni comme le veut la tradition des rendez-vous mensuels.

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