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Ahmed Zarouf : «Il faut militer de l’intérieur»

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ALM : Comment s’est déroulé le choix du président du groupe haraki et des représentants du pôle dans les instances parlementaires?
Ahmed Zarouf : On peut difficilement parler de choix. Cela supposerait l’organisation d’élections libres et transparentes. Ce qui n’a pas été le cas. En fait, les secrétaires généraux des trois partis ont tout simplement procédé à des désignations séance tenante. Ce qui m’a d’ailleurs poussé à dire que les trois partis pouvaient aisément se contenter de publier un communiqué au lieu de convoquer tous les députés à une réunion. De plus, on ne doit plus reprocher aux autres de ne pas respecter l’usage démocratique quand nous le bafouons chez nous. Il faut d’abord commencer par balayer devant sa porte.
Pourquoi les députés n’ont-ils pas refusé le diktat des secrétaires généraux?
Quand on ne vous demande pas votre avis sur une question, vous n’avez la possibilité ni de l’accepter, ni de la refuser. En tout cas, Mme Gajmoula a tenté de présenter sa candidature. En vain.
Ceux qui ont été désignés pouvaient-ils refuser?
Vous demandez trop à des gens opportunistes. Jetez un coup d’oeil sur la liste des personnes désignées, vous comprendrez qu’une telle réaction de leur part est quasiment impossible.
Comment expliquez-vous cette situation ?
Derrière tout cela, il y a des réflexes qui ont malheureusement pris de l’ampleur dans notre société. Il y a également l’ostracisme des compétences et des valeurs sociales.
On ne mettra jamais en avant des personnes compétentes de peur qu’elles fassent de l’ombre à ceux qui tiennent les premiers rôles.
Justement, est-ce que le pôle haraki compte-t-il dans ses rangs des cadres compétents?
Evidemment. La Mouvance populaire regorge d’éléments très valables dans tous les secteurs. Le problème, c’est qu’il y a énormément d’obstacles dressés face à ces cadres qui peinent à émerger et à s’exprimer.
Pourtant, la seule force qu’on reconnaît aux partis de la Mouvance est strictement numérique.
Vous savez, il ne suffit pas d’avoir une mine d’or pour être considéré comme un riche. Encore faut-il l’exploiter. Cette métaphore illustre bien le drame de la Mouvance populaire.
Est-ce que les Harakis sont capables de gérer les affaires du pays ?
S’il y a quelque chose qui marche bien dans notre pays, c’est bien l’infrastructure du renseignement et de l’information.
On a beau maquiller, les décideurs connaissent très bien la réalité. Les choix s’opèrent sur une base pragmatique et logique. Le nombre n’intervient nullement en ligne de compte.
Après le discours royal, ces pratiques anti-démocratiques vont-elles cesser?
Il est certain qu’aucun des anciens partis ne joue son rôle d’encadrement des populations. On marque sa présence pendant la période électorale, par une agitation politique stridente. Ensuite, on sombre dans un sommeil profond.
A propos du discours royal, je tiens à souligner que le Souverain a tranché sur une question importante. Il a parlé de légitimité démocratique pour les partis politiques et non pas de légitimité historique. En clair, SM le Roi veut s’appuyer sur des formations solides.
Seriez-vous tentés de quitter la mouvance populaire à l’issue de ces incidents?
Ce serait une erreur monumentale. Il n’est pas question de quitter le parti. Un désaccord ne signifie pas divorce. Dans le passé, chaque problème débouchait sur des défections ou même des scissions. Il faut rester sur place, lutter de l’intérieur et adopter les positions adéquates. D’ailleurs, quitter le navire n’arrangerait pas les choses pour le parti, car ceux qui commettent des violations vont continuer à le faire.
Donc c’est une opposition que vous comptez mener à l’intérieur…
Absolument. Vous savez, les combats politiques ne sont pas toujours jalonnés de victoires. Il faut militer jusqu’à ce que les autres reviennent au droit chemin. A ce titre, je pense que le meilleur service que l’on pourrait rendre à la Mouvance est d’intégrer le MDS de Mahmoud Archane et Al Ahd de Najib Ouazzani. La Mouvance populaire doit être composée des cinq partis.

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