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Al Qaïda confirme l’enlèvement

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Al Qaïda détient les deux Marocains employés à l’ambassade du Royaume à Bagdad. De plus en plus d’éléments permettent de poursuivre cette piste surtout que la «représentation» d’Al Qaïda en Irak, dirigée par Abou Moussaâb Zarqaoui, avait revendiqué l’enlèvement de Abderrahim Boualem et Abdelkarim El Mouhafidi. Dans la matinée de mardi 1er novembre 2005, la rédaction d’ALM a reçu un message électronique accompagné de près d’une dizaine de photos des papiers et documents officiels des deux Marocains. Dans ce court message, il est écrit que les deux Marocains, «employés du gouvernement du Maroc» ont été déférés, après interrogatoires, auprès du tribunal islamique (la fameuse Hay’a Char’iyah) pour décider de leur sort.
Les documents accompagnant ce bref message sont sous forme de fac-similés de plusieurs pages des passeports des deux Marocains et ainsi que leurs cartes d’identité délivrées par le département du protocole au ministère irakien des Affaires étrangères.
De toutes les manières, ces derniers développements confirment un certain mode opératoire en vogue chez Al Qaïda en Irak et dont semble raffoler Abou Mayssara Al Iraki, chargé du service communication de l’organisation. Ce mode opératoire consiste à revendiquer l’enlèvement d’un ou plusieurs otages via un site Internet, généralement inconnu mais «bizarrement» accessible aux agences de presse. Les amis de Zarqaoui patientent quelque temps avant de revenir à la charge, preuves à l’appui. Dans ces cas de figure, on a eu recours aux photos ou à des fichiers vidéo, manière d’attester la véracité du communiqué initial.
Depuis jeudi 20 octobre 2005, Abderrahim Boualem et Abdelkarim El Mouhafidi n’avaient plus donné signe de vie. Ce jour-là, les deux employés de l’ambassade marocaine à Bagdad avaient quitté la capitale jordanienne où ils avaient perçu leurs salaires auprès de la chancellerie marocaine à Amman. Nulle trace non plus du véhicule de l’ambassade à bord duquel ils avaient fait le voyage aller-retour sur l’une des routes les plus dangereuses de la région pour la série de rapts et d’attentats qui y sont commis presque au jour le jour depuis le déclenchement de la guerre en Irak. Le Royaume du Maroc a décidé, mardi 25 octobre 2005, au prix de longues réunions au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, de dépêcher une délégation dans la capitale jordanienne pour contribuer aux efforts de recherches et établir les démarches et contacts nécessaires en coordination avec les autorités irakiennes.
Cette délégation, menée par Mohamed Azerouale, ambassadeur assumant la mission de directeur des Affaires arabes et islamiques s’était rendue à Amman le même mardi 25 olctobre. Et depuis cette date, plus aucune nouvelle des trois diplomates partis à la recherche de leurs compatriotes. Le département de Mohamed Benaïssa, qui a opté pour un silence assourdissant, aurait pu émettre un communiqué qui aurait pu commencer ainsi : «Le Maroc est sans nouvelles des membres de la mission diplomatique dépêchée à Amman le 25 octobre 2005….». La solidarité avec El Mouhafidi et Boualem, elle, gagne du terrain.
La pétition mise en ligne par ALM est signée par un nombre grandissant de Marocains aux quatre coins du monde, mais aussi par plusieurs ressortissants étrangers. Lundi 31 octobre 2005 dans la soirée, le Parti de l’Istiqlal organisait un sit-in à Rabat pour demander que soit préservée la vie des deux Marocains alors que le premier appel «religieux» émane de l’un des chioukh de la Salafiya Jihadiya. Repris par le quotidien «Annahar», Mohamed Fizazi, condamné à 30 ans de prison, a appelé les ravisseurs des deux Marocains à relâcher ces derniers vu qu’ils n’ont rien à voir avec les ennemis de l’Irak. La lettre de Fizazi a été confiée, à sa demande, à l’administration de la prison où il purge sa peine depuis juillet 2003.
Contacté par ALM à El Jadida, Hamid Boualem, frère de Abderrahim, a déclaré que lui et sa famille comptaient sur la «miséricorde de Dieu pour mettre fin à leur calvaire (celui des deux détenus, NDLR). La famille Boualem n’a à aucun moment été contactée par le ministère des Affaires étrangères, ce qui serait aussi le cas pour celle de El Mohafidi.
Abderrahim Boualem, 55 ans au 18 juillet dernier, est installé en Irak depuis 1979. Marié à une ressortissante irakienne et père de trois enfants, Boualem fait partie des effectifs de l’ambassade marocaine depuis 2002 en tant que chauffeur.
Quant à Abdelkarim El Mouhafidi, ce dernier est arrivé en Irak en 1982. Marié également à une ressortissante irakienne, il a été engagé, en qualité d’agent d’exécution à l’ambassade marocaine, en 1993.

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