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Alger se moque de nous

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ALM : Quelle lecture faites-vous de la réaction des autorités algériennes qui ont refoulé une délégation de journalistes marocains vers Rome?
Mohamed Ahmed Bahi : Le fait que la délégation marocaine ait été empêchée de se rendre dans les camps de Tindouf, ce qui était par ailleurs l’objectif principal de ce voyage, est moins un échec de cette mission qu’une défaite du Polisario. Et pour cause, cela fait six mois que nous préparons ce déplacement, en coordination avec le Polisario. Que ce soit pour les représentants des séparatistes en Espagne et à Bruxelles, à savoir Ibrahim Ghali et Mohamed Sidati, ou même Mohamed Abdelaziz lui-même, tous les grands responsables du Polisario étaient au courant de cette visite, dont l’objet n’était autre que le sort des centaines de Marocains encore séquestrés dans les geôles de Tindouf, et ne s’y sont nullement opposés. Et cela fait un mois que les services algériens de renseignements étaient informés de cette visite. Même la presse algérienne s’en est fait l’écho. Le pouvoir algérien a non seulement fait preuve de mauvaise foi, ayant attendu jusqu’à ce que la délégation soit arrivée pour procéder à l’arrestation et l’interrogation de ses membres, mais il a aussi signifié au polisario, et de la manière la plus claire, que ce n’est pas à lui de permettre à des Marocains d’entrer à Tindouf.

A votre avis, que visaient les autorités algériennes derrière une telle attitude ?
Toute cette mascarade était un piège qu’on a tendu à un membre de l’Association du Sahara marocain, à savoir moi-même. D’ailleurs, mon nom figurait sur la liste des personnes devant se rendre dans les camps. Alors qu’il était séquestré parmi les autres Marocains, Réda Taoujni, président de l’association, a été convoqué et interrogé sur l’endroit où je me trouvais. Ce qu’on voulait, c’est ma peau.

Cette réaction intervient à un moment où un haut responsable algérien s’est dit favorable à un rapprochement algérien…
Le pouvoir algérien est en train de se moquer de nous. La déclaration à laquelle vous avez fait allusion émane de l’un des plus grands ennemis du Maroc et de son intégrité territoriale, à savoir Mohamed Bejaoui, le ministre algérien des Affaires étrangères. Celui-là même qui a négocié la reconnaissance par le Kenya de la pseudo-Rasd et dont la somme des actions semble concentrée  sur le Maroc. Avec le président Abdelaziz Bouteflika, Bejaoui forme un tandem qui ne travaille que contre notre pays. Et d’eux, il faut s’attendre au pire. D’ailleurs, le choix du moment de la décision kényane n’est pas fortuit. Donnant la suite à celle de l’Afrique du Sud, cette décision tombe, alors que le retour du Maroc au sein de l’Union africaine est au cœur des préparatifs du prochain congrès de l’Oganisation. Une manière de déstabiliser les positions de plusieurs pays d’Afrique qui sont favorables à ce retour.

Face à la multiplication des attaques algériennes contre le Maroc, quelle attitude devrait-on adopter ?
Ce qu’il nous faut au niveau national, c’est une mobilisation générale et totale en faveur de notre cause nationale.
De la manière dont on s’y prend, nous sommes encore loin du compte. Que font ces 26 partis politiques marocains pour la marocanité du Sahara ? Et qu’en est-il de ces centaines d’associations dans les provinces du Sud ? Tout sauf l’essentiel, à savoir informer l’opinion publique marocaine, la sensibiliser par des faits historiques, la faire participer à la défense de l’intégrité territoriale. Et pour cela, il ne faut pas compter sur les élites locales, ni dans le Sahara marocain, ni ailleurs.

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