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Alger tombe le masque

Peu de temps avant son assassinat à Casablanca, feu Omar Benjelloun avait dit de l’Algérie que c’est l’histoire d’un amour déçu. Vingt-sept ans après cette déclaration, le sentiment de déception ne fait que s’accentuer chez les nationalistes marocains. Tout récemment, suite à des élections boudées par la population, un gouvernement a été formé sous la conduite de Ali Benflis , lequel a présenté un programme et affirmé, dimanche dernier, que la politique extérieur du gouvernement s’attachera à promouvoir les intérêts permanents de l’Algérie ». Et d’ajouter que « l’Algérie en sa qualité de président en exercice de l’UMA, marque sa disponibilité à poursuivre, avec les pays membres, sa contribution active pour l’édification du projet maghrébin fondée sur une vision rénovée et prenant en compte les intérêts de toutes les parties». Mais sans définir quelles sont ces parties. Or, au vu de l’activisme algérien affiché dans le sens de nuire au Maroc, on ne peut que s’étonner comment les responsables algériens arrivent à dormir ? Et de quelle sorte de conscience disposent-ils ?
En clair, il a suffi que le Maroc ait une «petite» escarmouche avec l’Espagne pour que l’Algérie passe à une vitesse diplomatique supérieure et présente aux membres du Conseil de sécurité onusien son projet de division du territoire marocain au Sahara.
Faut-il donc rappeler au président Abdelaziz Bouteflika le communiqué commun maroco- algérien, publié après sa visite à Rabat , le 5 juillet 1975, dans lequel il « a déclaré que l’Algérie, tout en réaffirmant qu’elle n’a aucune visée territoriale sur le Sahara occidental sous domination espagnole, enregistre avec pleine satisfaction l’entente intervenue entre les deux pays frères, le Maroc et la Mauritanie, en ce qui concerne cette région(…) ?
Faut-il lui rafraîchir la mémoire en lui rappelant que dans ce même communiqué, il a été écrit noir sur blanc que « les deux parties, l’Algérie et le Maroc, sont convaincues de la nécessité de parfaire la coordination de leur action, en vue de mettre fin dans les plus brefs délais à l’occupation espagnole et aux manoeuvres du gouvernement espagnol visant à maintenir d’une manière ou d’une autre, sa domination au Sahara» ?
Plus encore, l’ancien président algérien, en l’occurrence feu Houari Boumedienne avait annoncé devant le monde entier, lors du Sommet arabe de Rabat, en octobre 1974, qu’«Il n’y a aucun problème entre le Maroc et l’Algérie (…) . Je serais comme d’habitude franc (et publiquement) au moins à ce sujet.
Compte tenu de la déclaration de Sa Majesté au cours de l’une de ses conférences de presse que j’ai lue, ce problème ne devait pas être soumis à la Conférence au Sommet. Je m’attendais même, si le problème venait à lui être soumis, qu’il le soit directement par le Maroc ou par la Mauritanie, les deux parties principales qui réclament le territoire. Quant à l’Algérie, elle ne réclamera jamais un territoire hors de ce qu’elle considère comme ses propres frontières». Et de conclure : «Je n’ai aucun problème de frontière ni aucun problème de territoire, mais le problème pour moi est un problème de sécurité aux frontières de mon pays. Je suis un chef d’Etat responsable d’une révolution. Si une guerre venait à éclater entre le Maroc et l’Espagne, cette guerre aura, inévitablement, des répercussions sur toute la région».
Or, deux mois auparavant, soit le 6 juillet 1974, SM feu Hassan II avait adressé une lettre au général Franco dans laquelle il lui dit que «toute action unilatérale entreprise par l’Espagne sur le territoire saharien ne manquerait pas de nous mettre sous l’obligation de préserver nos droits légitimes, notre gouvernement et nous-même nous préservons le droit d’agir en conséquence». Bref, tout cela appartient au passé et toutes les positions -des uns et des autres – appartiendront demain, également, au passé, néanmoins ce qui reste c’est l’histoire et elle seule nous jugera, car au point où l’on est il faudrait reconnaître que la politique des voltes-faces et de double jeu que mènent les algériens a fait son temps. Mais jusqu’où iront-ils ? Là est la question.

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