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Amani Abou-Zeid : Infrastructures vertes, appui aux réformes et inclusion sociale, les piliers d’intervention de la BAD

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ALM : La BAD est l’un des partenaires privilégiés du Maroc. Quelle place occupe le Royaume dans le tissu économique africain ?

Amani Abou-Zeid : En effet, le Maroc est devenu au fil des années l’un des premiers clients de la Banque africaine de développement. La BAD dispose d’un portefeuille extrêmement important au Maroc. Nos investissements ont dépassé les 10 milliards d’euros, ce qui traduit la place prépondérante qu’occupe le Royaume dans l’ensemble de nos activités. Ces assemblées que le Maroc reçoit pour la seconde fois viennent couronner ce partenariat privilégié, exemplaire et dynamique entre le pays hôte qui est le Maroc et la BAD.

Tous les efforts sont consentis pour faire du Maroc un hub africain. Quelles sont ses opportunités dans la région ?

Le Maroc nous offre aujourd’hui un très bon exemple pour la région. Il a su pertinemment assurer la transition tout en gardant les yeux grands ouverts sur les objectifs de développement. Le Maroc a tracé depuis des années sa stratégie sectorielle. Ainsi, malgré les tensions internationales, le Maroc a réussi à mener ses programmes de développement, grâce à une vision claire, une transition, et surtout grâce à la stabilité et la continuité que connaît le pays.

Sur quoi repose la feuille de route de la BAD au Maroc ?

En général nous travaillons avec les pays partenaires sur la base d’une stratégie quinquennale. En ce qui concerne la vision BAD Maroc qui se décline à l’horizon 2016, nous avons convenu de travailler sur deux piliers qui sont les infrastructures vertes ainsi que l’appui aux réformes et l’inclusion sociale. L’année dernière a été charnière en termes d’investissement. Nous avons signé deux grands projets pour l’énergie renouvelable, notamment la centrale solaire de Ouarzazate et l’éolien hydraulique. Nous avons également mis en œuvre des projets d’électrification rurale, en plus d’un grand projet pour l’agriculture en appui au Plan Maroc Vert, et le projet d’eau potable dans la région de Marrakech. En ce qui concerne 2013, nous nous focalisons sur le deuxième pilier qui est l’inclusion sociale et l’appui aux réformes. De même, nous allons continuer à appliquer notre programme de gouvernance en parallèle avec le déploiement d’un programme important pour la réforme de l’enseignement supérieur au Maroc pour une meilleure employabilité et une meilleure insertion dans le marché du travail.

A combien s’élève donc votre budget et quels sont les instruments de financement engagés dans ce sens par la BAD ?

Si on prend le projet de l’éducation comme exemple, le budget alloué sera à peu près de l’ordre de 100 millions d’euros contre 1 milliard d’euros investi l’année dernière.  
En ce qui concerne les instruments de financement, nous varions entre prêt, don et prêt concessionnel. Il faut dire que la BAD mobilise tous ses instruments et les adapte en fonction des besoins de chaque pays. Nous disposons également de fonds de transitions récemment établis dont on a fait profiter le Maroc à cinq reprises. Le dernier en date a été celui pour appuyer le dialogue avec la société civile.
 
La BAD a placé cette décennie sous le signe de la transformation structurelle. Comment comptez-vous opérer cette transformation ?

Malgré les avancées importantes de la dernière décennie, il reste encore énormément d’opportunités en Afrique.
Les yeux du monde entier sont rivés sur la région. Pour alimenter cet intérêt, nous avons prononcé la stratégie décennale de la BAD. La vision est là, il nous reste juste à chercher les partenaires et les inviter à s’impliquer dans ce processus. D’ailleurs, c’est le but de ces assemblées qui nous permettent aujourd’hui de présenter les différents thèmes de la stratégie et les discuter avec toutes les parties prenantes.

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