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Ancienne médina de Casablanca : Les habitants crient leur ras-le-bol

© D.R

C’est la reprise de la série d’effondrements des maisons en ancienne médina à Casablanca. Les dernières précipitations ont fini par achever plusieurs maisons menaçant ruine. En effet en 24 heures, du lundi au mardi, quatre effondrements ont fait deux morts. Le pire est-il à venir ? En tout cas c’est l’alerte totale. «Nous sommes tous menacés de mourir sous nos maisons qui vont s’écrouler l’une après l’autre. Mais nous n’avons pas le choix. Nous n’avons pas où aller», nous confie Rabiâ, une quadragénaire qui occupe une habitation, également menaçant ruine, située dans une ruelle donnant sur la rue El Brouj, quartier Loubila, préfecture de Casa-Anfa, à quelques mètres de celle où Abdelhak Kbirou, âgé de 28 ans, et son grand-père, Abdelkader, septuagénaire, qui ont laissé leurs peaux, mardi vers 4h du matin. Ces deux victimes, ainsi qu’un troisième jeune homme, le frère d’Abdelhak, étaient plongés dans un profond sommeil quand le toit et une partie du mur d’une chambre érigée sur la terrasse se sont écroulés. «Cette chambre et quatre autres sont construites, sans aucune autorisation, sur cette terrasse», nous révèle un voisin des victimes qui viennent d’arriver du cimetière Arrahma, où il a participé avec les proches et les voisins à l’enterrement des deux défunts. À quelques centaines de mètres, à Derb Ben Houmane, rue n° 4, une autre maison s’est effondrée. Heureusement, personne ne s’y trouvait. En effet, les habitants qui y demeuraient ont bénéficié, dans le cadre de l’opération de relogement des habitants des quartiers par lesquels passera le tracé de l’Avenue Royale, de nouveaux appartements. Au même quartier, mais à la rue n°8, une autre maison, inoccupée, s’est affaissée vers 23h. «Nous avons été recensés en 1989 par la Société nationale d’aménagement communal (Sonadac) en vue d’être relogés ailleurs tout en abandonnant ces quartiers qui seront exploités pour l’aménagement de l’Avenue Royale. Depuis, on attend que ce rêve soit réalisé», nous explique un père de famille qui occupe une maison menaçant ruine située à Derb Ben Houmane. Ses voisins, qui semblent être également obligés d’occuper ces maisons menaçant ruine, accusent la Sonadac d’avoir failli à la mission pour laquelle elle a été créée, à savoir assurer la mission de rénovation et de réhabilitation urbaine dans les quartiers d’habitats menaçant ruine, ainsi que de veiller sur l’opération du
relogement des habitants des quartiers sur lesquels sera construite l’Avenue Royale. Ces voisins accusent même les autorités locales et publiques de les avoir abandonnés à leur (triste) destin.
L’effondrement d’une partie du toit d’une chambre située sur la terrasse de la demeure n° 108 à la rue Tazarine, pas loin de Derb Ben Houmane, était le quatrième de cette série d’écroulements de maisons menaçant ruine en ancienne médina de la capitale économique durant vingt-quatre heures cauchemardesques. Quand donc prendra fin ce cauchemar de l’effondrement des maisons menaçant ruine qui suit chaque nouvelle forte précipitation et quand les autorités publiques interviendront-elles pour éviter un nouveau drame ?, se demandent les habitants de ces quartiers, car ils redoutent le pire.

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