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Antoine-Pierre : L’émir français devenu tangérois

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Alors qu’il encourait la peine capitale, le Français Robert Antoine Pierre a été condamné à perpetuité pour son implication dans les attentats du 16 mai 2003 qui ont secoué Casablanca.Robert Antoine Pierre a été arrêté à Tanger le 3 juin 2003, après plusieurs jours de traque. Au moment de sa capture, il portait des habits de femme.
C’est à l’âge de 17 ans que cet originaire de Saint-Étienne est devenu musulman. Il est le cadet d’une famille de trois enfants, dont le père est souffleur de verre et la mère femme de ménage. « L’émir aux yeux bleus », comme on le surnommait, s’est installé au Maroc et plus précisément à Tanger, depuis 1996.
C’est dans la ville du Détroit où il a refait sa vie et épousé une Marocaine avec qui il a conçu deux enfants. Parfaitement arabophone, Pierre Robert a été condamné pour « constitution d’association criminelle, complicité dans l’atteinte à la sûreté de l’État, complicité dans l’homicide volontaire avec préméditation, fabrication et détention d’explosifs « . Son parcours et ses multiples déplacements d’un pays à un autre correspondraient aux voyages effectués par l’Internationale islamiste. Ainsi, il se serait rendu, avant et après son installation à Tanger, et à plusieurs reprises, en Afghanistan, en Turquie, en Allemagne, en Belgique, en Espagne et aussi en France, sa terre d’origine. On le disait lié à de nombreuses activités illicites, telles que la production de résine de cannabis et la contrebande de voitures volées. Les fonctions de Robert Antoine Pierre, au sein des groupuscules extrémistes, lui ont valu les pseudonymes d’Abou Abderrahmane ou Al Haj. Qualifié « d’armé et de dangereux » dans l’avis de recherche diffusé par les autorités marocaines, Robert Antoine Pierre est le premier étranger impliqué dans les attentats de Casablanca. Robert Antoine Pierre a été présenté comme leur « émir » par plusieurs des suspects islamistes marocains inculpés dans le cadre de cette enquête. Lors du procès d’Al Haj, le procureur du Roi a cité, dans son réquisitoire, le casino de Tanger et un supermarché de la même ville parmi les cibles des actes terroristes en préparation, précisant qu’ils auraient pu être « plus graves encore » que ceux perpétrés à Casablanca.
Le procureur a également affirmé que les inculpés ont voulu préparer « le renversement du régime marocain et son remplacement par un autre ». Au cours de ce procès, qui s’est ouvert le 25 août 2003, Robert Antoine Pierre avait assuré avoir effectué en 1998 des « enquêtes » dans les milieux islamistes, en France et en Belgique, pour le compte des services secrets français (DST), et laissé planer un doute sur des liens qu’il aurait pu conserver avec ce service.

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