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Après Béni Bouayach, les violences s’étendent à Imzouren

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A une vingtaine de km de la ville d’Al Hoceima, les provinces de Béni Bouayach et d’Imzouren ont vécu depuis la nuit du 8 mars et jusqu’au dimanche 11 mars au rythme d’une escalade de protestations de la population  locale et de confrontations avec les éléments des forces de l’ordre. Bilan : plusieurs  blessés parmi les manifestants et les forces de l’ordre, ainsi que l’arrestation d’une dizaine de personnes. Des arrestations intervenues, selon des sources sécuritaires, «suite à plusieurs plaintes déposées par des citoyens de Béni Bouayach qui disent avoir été affectés par le blocage de la route nationale N°2 reliant Al Hoceima à Taza, la fermeture des locaux commerciaux et l’interdiction de leur accès aux administrations en raison des sit-in organisés devant le pachalik de la ville et le siège de la commune». Selon plusieurs sources concordantes, les sit-in organisés devant le pachalik de la ville et le siège de la commune ainsi que devant le siège de l’ONE durent depuis plus de 6 mois. «La population locale dénonce la cherté de la vie, manifeste contre des problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité, et pointe du doigt la situation de l’enseignement et le manque d’instituteurs dans les écoles. Les habitants ont aussi un certain nombre de problèmes avec les membres du conseil liés à un véritable manque de communication. A ces manifestations, se sont adjointes celles de diplômés chômeurs», a expliqué à ALM Mohamed Aarej, parlementaire MP de la circonscription de Targuist. Selon lui, «ces manifestations étaient normales et tolérées, avant qu’elles ne se transforment jeudi en mouvement d’occupation de la voie publique et de trouble de l’ordre, bloquant la route nationale N°2 reliant Al Hoceima à Taza et nécessitant l‘intervention des forces de l’ordre».  Et d’ajouter : «Il y a aussi eu samedi et dimanche derniers d’autres manifestations des habitants de Imzouren en solidarité avec la population de Béni Bouayach qui ont vite été dispersées».  Par ailleurs, d’autres élus locaux et membres de la société civile de la ville d’Al Hoceima ont évoqué un usage disproportionné de la force de la part des agents de l’ordre à l’égard des manifestants. «Ce qui s’est passé à Al Hoceima est regrettable. L’attitude des forces  de l’ordre est à l’encontre de la culture des droits de l’Homme instaurée par la nouvelle Constitution», a indiqué à ALM Abdelhak Amghar, parlementaire USFP de la région d’Al Hoceima. Et d’ajouter : «L’utilisation de la force ne sert plus à rien et ne règle en rien les problèmes sociaux des populations  locales». Même son de cloche pour Bouali Elmezian, président de l’AMDH section Al Hoceima, qui dénonce une marginalisation de la région et une aggravation des problèmes sociaux et économiques de la population et particulièrement de ses jeunes : chômage, retour des immigrés, cherté de la vie, etc. Selon Mohamed Aarej, «les instances élues,  parlementaires, et conseillers ne jouent pas leurs rôles en tant qu’intermédiaires entre l’Etat et la population. Du coup, ce manque d’interlocuteurs fiables et ayant la légitimité auprès des habitants a abouti à la confrontation directe et brutale avec les forces de l’ordre». Solution? Aujourd’hui, il faut que les élus locaux, l’Etat et tous les acteurs de la société assument leur responsabilité afin de traiter les problèmes des populations avant qu’il ne soit trop tard.  Il faut ouvrir les canaux de dialogue.

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