La direction a présenté aux syndicats un projet baptisé "Ambition 2012" dans lequel le groupe envisage de remplacer 3.000 départs en retraite prévus au cours des six prochaines années "en embauchant à moitié en France et à moitié à l’étranger, essentiellement au Maroc", a déclaré à l’AFP Maurice Zylberberg, délégué central CFDT.
"Nous allons créer 1.500 emplois au Maroc et 1.500 emplois en France d’ici 2012", a expliqué un porte-parole d’AXA, affirmant que "personne ne serait licencié".
La direction veut "faire appel à des pays étrangers" car elle n’a "pas réussi à trouver un accord avec les syndicats français sur la flexibilité du travail", notamment le travail jusqu’à 20h00 et le samedi, a-t-il ajouté.
"Il ne s’agit pas de délocalisation pure et simple, mais d’un transfert d’activité au détriment de l’emploi français, un blanchiment d’embauches en quelque sorte", a dénoncé M. Zylberberg.
Selon la CFDT, les syndicats n’ont "jamais été hostiles à l’examen de solutions appropriées en terme de flexibilité".
Un accord a d’ailleurs été signé en avril 2005 qui "permet de larges adaptations", rappelle le syndicat, qui soupçonne de la part de la direction une "démarche idéologique mondiale" fustigeant le "vilain petit canard gaulois".
L’assureur compte déjà des employés au Maroc, via sa filiale Direct Assurance, et à Bangalore en Inde. "Il y a déja eu des délocalisations en Inde pour les salariés britanniques, mais c’est la première fois qu’AXA s’attaque aux emplois français", a commenté le syndicaliste.
L’intersyndicale a demandé le "retrait de la partie délocalisation incluse dans le projet Ambition 2012", présenté le 5 septembre au comité central d’entreprise.
Le groupe AXA, qui compte 90.000 salariés dans le monde dont 16.000 en France, est le troisième assureur mondial.