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Baisse des investissements étrangers : L’effet des révoltes arabes pèse sur l’économie de la région

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Si le vent du changement, qui a marqué le printemps arabe, a réussi à effondrer de despotiques régimes politiques, il a néanmoins engendré des turbulences économiques. Les révolutions dans cette région du monde ont ébranlé aussi la stabilité économique d’un bon nombre de pays arabes. Des pertes économiques considérables viennent aggraver la fragilité de la sphère économique de la région MENA. Au Maroc, l’impact a été bel et bien ressenti durant le premier semestre de l’année en cours, notamment en matière de flux financiers. Au cours des six premiers mois de l’année, les investissements et prêts privés étrangers ont connu un net recul. Les dernières données provisoires de l’Office des changes ont confirmé ce repli. Les recettes, dans ce sens, ont fléchi de 17,8% enregistrant ainsi un volume de 10,5 milliards de dirhams contre 12,85 milliards à fin juin 2010. Dans ce segment, on relève également une chute de 16,3% des cessions de devises, soit un creusement de 1,9 milliard de dirhams par rapport au même semestre 2010. Cette tendance baissière est-elle relative aux révolutions arabes ? «Ce qui se passe au Maroc est plutôt lié à la crise économique mondiale. L’impact de cette situation commence a marqué ces effets au Maroc et en l’occurrence dans d’autres pays de la région», explique Driss Benali, économiste. Selon M. Benali, le repli des investissements étrangers sur le plan national est lié à la crise grecque, italienne et espagnole. «Il est tout à fait normal que le Maroc soit touché par cette conjoncture, et ce de par son emplacement stratégique et la vulnérabilité de son système financier», précise M. Benali. Et de poursuivre qu’ «il ne faut pas tout attribuer au printemps arabe. L’impact des révolutions du Moyen-Orient et du Maghreb ne peut être évalué qu’à long terme. Il faut dire que le Maroc n’a pas réalisé d’énormes progrès en termes de gouvernance interne. Les réformes tardent à s’appliquer, d’où l’obligation de mettre en place des institutions crédibles pour tirer les investissements étrangers sur le plan national».
L’impact négatif du printemps arabe sur l’économie se ressent davantage en Tunisie et en Egypte. Le coût économique de la révolution est conséquent dans ces deux pays. Selon des prévisions, la croissance économique tunisienne et égyptienne devrait chuter respectivement de 0,8 et de 3,5% en 2011. Par ailleurs, le premier semestre 2011 est synonyme de récession pour les Tunisiens et les Égyptiens. Une croissance négative a été observée durant les deux premiers trimestres de l’année en Tunisie. Selon la Banque centrale tunisienne (BCT), « le PIB a reculé de 3,3% au premier trimestre. L’économie tunisienne s’est relevée au cours du second trimestre, échouant cependant à dépasser la barre des 0% de croissance ». Pour assurer la relance, la BCT a injecté des liquidités, au profit des banques de la place, d’une valeur de 1,52 milliard d’euros. De même, la BCT avait décidé, en juin dernier, de diminuer son taux d’intérêt directeur de 50 points de base pour le ramener de 4,5 à 4%.
Dans cette conjoncture, le secteur du tourisme est le plus affecté. Le nombre de touristes étrangers a incontestablement baissé en Tunisie et en Egypte à fin avril 2011. À cet effet, la Tunisie a enregistré une baisse de 35% sur le premier trimestre 2011, alors que l’Egypte a connu une baisse de fréquentation de 80% en février, 60% en mars et 35% au mois d’avril en comparaison avec 2010. Les instances financières mondiales maintiennent leur soutien aux économies arabes en péril. Pas plus tard que mercredi dernier, le conseil d’administration de la Banque africaine de développement ( BAD) a approuvé une prise de participation de 20 millions d’euros dans le fonds d’investissements « Magreb Private Equity Fund III » (MPEFIII). Ce fonds sera dédié aux investissements dans les PME au Maroc, en Algérie, en Libye et, en fonction des opportunités d’investissement, en Egypte. Le portefeuille d’investissements inclura également des secteurs tels que les télécommunications et technologies de l’information, les services, les transports, l’agroalimentaire et la transformation alimentaire.

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