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BEI : Economie verte, un gisement d’emplois considérable pour le Maroc

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Quels chiffres pour l’emploi dans le secteur des énergies en 2030 ? Voilà une question qui a fait l’objet de tout un séminaire et donné lieu à un rapport très poussé sur la matière. Un rapport qui a pour titre «Impact emploi et formation du développement de l’utilisation rationnelle de l’énergie et des énergies renouvelables dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM)». Cependant, le rapport concerne spécialement quatre pays. Il s’agit du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie et de la Turquie. Dans ce sens, ce sont deux scénarios que nous proposent la Banque européenne d’investissement, l’Agencia Española de Cooperación para el Desarrollo et l’Agence française de développement avec le financement du fonds fiduciaire FEMIP. Le premier scénario est celui dit de référence. C’est le scénario normal dont la Vision 2030 est axée sur la poursuite de la consommation des énergies fossiles au même rythme actuel. Ensuite, il y a le scénario dit de rupture. Ce dernier propose les hypothèses et les conséquences socio-économiques à 2030 si les pays en question s’impliquent dans le développement des énergies renouvelables et la promotion de l’efficacité énergétique verte. En effet, cette étude s’inscrit dans la lignée des travaux réalisés sous l’égide du Plan Bleu dans le cadre de la stratégie méditerranéenne de développement durable. Il en ressort, donc, d’après les prévisions du scénario de rupture que près de 33.000 emplois seraient créés dans l’exploitation et la maintenance des centrales électriques entre 2007 et 2030 dans les pays du Sud de la Méditerranée, soit 11.000 Équivalents temps plein (ETP) de moins que dans le scénario de référence. Aussi, dans le cadre du scénario de rupture, ces créations d’emplois concernent avant tout les énergies renouvelables qui se bonifieraient de 12.800 ETP, dont 6.500 ETP dans l’éolien et les métiers liés à l’exploitation des centrales en tant que telle avec deux tiers des créations d’emplois. Les énergies renouvelables deviendraient ainsi le 2ème employeur du secteur de la production d’électricité, après les centrales gaz qui créeraient 10.200 ETP en plus. Un manque à gagner en matière d’emploi qui, selon le rapport, sera compensé par les besoins en construction de nouvelles centrales. A ce titre, l’étude a dû d’abord estimer la part des centrales obsolète à renouveler d’ici à 2030 dans l’ensemble des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée. Au Maroc, en Tunisie ou encore en Égypte, cela concerne plus de 40% du parc installé en 2007. Ne disposant pas d’une exhaustivité de données adaptées sur l’âge des centrales de l’ensemble des pays concernés, l’étude a appliqué une moyenne par type de centrale, calculée à partir de la situation en Tunisie, au Maroc, en Egypte et en Turquie. Ainsi, 32% du parc des PSEM seraient à réhabiliter d’ici à 2030. À ce titre, le besoin total de construction, évalué à 85% de nouvelles centrales et 15% de renouvellement, est ramené en moyenne annuelle afin de tenir compte du caractère temporaire de cette activité, limitée à la durée de construction des centrales. Les emplois correspondants sont donc exprimés, dans le rapport, en «équivalents temps plein moyens par an» générés sur la période 2007-2030. Ainsi, dans l’état actuel de l’industrie des pays du Sud de la Méditerranée, la construction de nouvelles centrales devrait créer 35.000 ETP en moyenne par an entre 2007 et 2030, d’après les estimations du rapport, soit 2.300 ETP de plus que dans le scénario de référence. Près de deux tiers (69%) des emplois de construction créés concerneraient les énergies renouvelables. Par ailleurs, l’essentiel de ces emplois se situerait dans le génie civil avec 21.700 ETP en moyenne par an. Cependant, le rapport relève la volonté affichée de certains États, notamment notre pays, le Maroc, de profiter de l’essor du secteur des énergies renouvelables pour développer leur industrie. A ce titre, il considère une hypothèse haute, selon laquelle les créations d’emplois dans la construction pourraient atteindre 56.000 ETP en moyenne par an. Cela correspond à 21.000 ETP de plus que dans l’hypothèse basse, les opportunités de développement résidant principalement dans l’industrie d’équipements et l’ingénierie. Parallèlement, dans l’hypothèse basse, deux tiers des emplois de construction, soit 21.076 ETP par an en moyenne, se situeraient dans le secteur des énergies renouvelables, principalement dans l’éolien et les centrales solaires thermiques et mixtes gaz/CSP. Aussi, les transferts de technologies et le développement de l’industrie locale pourraient permettre la création de 13.000 ETP moyens de plus par an dans ce secteur des énergies renouvelables. À retenir donc que le scénario de rupture serait nettement avantageux pour le secteur de l’emploi au Maroc, si toutefois le pays s’engage dans une dynamique soutenue de développement vert et concrétise sa forte volonté de rehausser son niveau de production d’énergie renouvelable.

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