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Benabdallah : «Ce qui prime, c’est le respect»

«Une journée est insuffisante pour reconnaître et admettre l’importance du rôle joué par la femme, mais le 8 mars reste néanmoins une occasion pour prendre acte de sa participation au développement de la société». Mme Benabdallah ajoute que «la Moudawana a donné des droits à la femme», mais pour elle, «ce qui prime dans une relation familiale, c’est l’amour et le respect».

Mona : «Un jour, c’est insuffisant»
Lâayoune. Pour Balla Mona, la Journée mondiale de la femme est une occasion convenable pour parler des problèmes dont souffrent les femmes, notamment celles du Sud marocain. D’après elle, «une seule journée ne suffit pas pour mettre en relief le rôle de la femme dans la vie quotidienne». Elle ajoute qu’«au-delà des manifestations à l’occasion du 8 mars, il faut aussi lutter pour que les droits de la femme ne soient pas seulement consignés dans les livres de droit». Selon Balla Mona, «les traditions du Sahara obligent l’homme à respecter la femme, et à la traiter d’une manière adéquate, sans violence physique ou morale».

Saida : «La situation a évolué positivement»
Marrakech. Pour Saida, directrice d’une agence et cabinet d’affaires à Marrakech, «la situation de la femme au Maroc a connu une très grande mutation dans le sens positif du terme. La femme n’est plus considérée comme un citoyen de deuxième ordre. La femme marocaine n’est plus obligée de rester à la maison, mais peut, désormais, gérer elle-même sa situation et exprimer son point de vue en toute liberté. En outre, la femme occupe des postes éminents dans tous les domaines, grâce à son niveau intellectuel et à l’instruction qu’elle a reçue. Ce que je peux vous dire, c’est que l’émancipation de la femme s’est accélérée au Maroc, et le nouveau projet de code de la nationalité, que j’ai apprécié énormément, a affirmé l’obligation de donner plus de droits à la femme marocaine».

Lakbira : «C’est une bonne chose que la femme soit célébrée»
Tanger. Née à Larbaâ Aïn Dahia, Lakbira Bent H’Med Bent Abdellah s’est mariée très jeune. Elle n’a jamais été à l’école et ne connaît pas avec précision sa date de naissance. «J’ai peut-être 60 ans ou plus», confie-t-elle avec le sens de l’humour des campagnards. Elle a 10 enfants dont l’aîné est âgé de 35 ans. Lakbira est vendeuse de “Jben“ au marché central de Tanger et c’est la seule source de revenu pour sa grande famille. Son mari est au chômage depuis plus d’une dizaine d’années. «Je n’ai jamais entendu parler de la Journée internationale de la femme ou de la Moudawana, mais c’est une bonne chose de savoir que la femme est célébrée à travers le monde», explique-t-elle. Lakbira et une dizaine de femmes de Larbaâ Aïn Dahia, à six kilomètres de Tanger, se rendent quotidiennement au marché central et déclarent toutes n’avoir jamais entendu parler de cette journée. La plupart d’entre elles gagnent entre 20 à 50 dirhams par jour et leurs maris sont au chômage «Je suis heureuse de savoir qu’on s’intéresse à la femme. J’ai entendu parler d’une journée dédiée à «la mère», d’ailleurs elle doit être respectée puisque Dieu l’a évoquée dans le Coran. Personnellement, je crois que la situation de la femme est en dégradation constante. J’aimerais qu’on s’intéresse à notre douar en général et à la femme en particulier. Le travail manque et la plupart des femmes doivent s’occuper des travaux domestiques et travailler à l’extérieur pour nourrir les leurs», dit Lakbira. A propos des campagnes de sensibilisation sur la Moudawana, Lakbira s’exprime : «Je ne sais pas ce que le mot «campagne» signifie ni qu’il y a une journée de la femme. J’aurais aimé que notre douar profite de ces campagnes pour l’amélioration des conditions de la femme, qui vit dans une situation précaire».

Fatima : «De nos jours, la situation est meilleure»
Agadir. «Auparavant, la femme n’avait pas droit à la parole. Elle était toujours silencieuse face au père, au grand frère et au mari. Pourtant, son rôle n’était guère facile entre l’éducation des enfants, l’entretien de la maison et les travaux domestiques. Mais Dieu merci, les temps ont changé et je suis heureuse de voir les femmes d’aujourd’hui bénéficier de la liberté, de l’éducation et de la formation nécessaires pour affronter le monde», déclare Fatima Omar, femme de 67ans. «J’ai fait de mon mieux pour que mes filles aillent à l’école et qu’elles aient pu se réaliser», ajoute-t-elle. «Aujourd’hui même les femmes de mon âge ont profité des avantages que leur offre le gouvernement et les associations pour apprendre à lire et à écrire, mais ce qui me fait le plus plaisir, c’est que la loi protège les femmes de la maltraitance et de certains effets négatifs du divorce. Les temps ont changé mais pour le mieux et je m’estime heureuse d’avoir vécu jusqu à nos jours», conclut Fatima Omar.

Idrissi Kaitouni : «Un jour comme les autres ?»
Fès. «C’est le 8 mars, n’est ce pas ?» s’interroge Idrissi Kaitouni. Elle précise que cette date-anniversaire ne veut rien dire pour elle. Pour cette jeune femme mariée qui gère un magasin de prêt-à-porter féminin à Fès, «le 8 mars est un jour comme les autres puisque c’est l’homme qui dirige la famille et que la femme tient toujours un rôle secondaire». Dans ce sens, elle a reproché à certains hommes de ne pas savoir interpréter la nouvelle Moudawana dans un sens de progrès

• Propos recueillis par nos correspondants régionaux à l’occasion du 8 mars

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