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Bouhdoud : «Associer les marocains aux étrangers»

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ALM : En tant qu’opérateur dans le secteur agricole, comment jugez-vous la décision du ministère de l’Agriculture d’élargir l’appel d’offres relatif aux terrains de la SODEA et de la SOGETA ?
Mohamed Bouhdoud Boudlal : D’abord en tant que citoyen, mais aussi en tant qu’opérateur dans le secteur agricole, j’aurais préféré que cet appel d’offres soit limité aux Marocains. D’autant qu’il n’y a aucune raison valable qui justifie un recours aux investisseurs étrangers. Que ce soit en termes de sources de financements, qu’on peut chercher, de savoir-faire et techniques agricoles, que les opérateurs locaux détiennent déjà, ou en termes de main d’oeuvre, largement disponible, les opérateurs marocains, ou du moins, certains parmi eux et ils sont nombreux, n’ont rien à envier aux autres pays. Ce qui leur faut, ce sont de nouveaux marchés où les produits marocains peuvent être commercialisés.
Quelle est la meilleure formule que vous auriez préconisée, de manière à impliquer les opérateurs non marocains, tout en préservant les intérêts des investisseurs marocains ?
Je pense que cet appel d’offres aurait dû être conçu dans le sens de l’établissement de partenariat entre opérateurs agricoles marocains et étrangers autour d’un même projet. Charge aux Marocains de développer des produits de qualité, correspondant aux normes internationales en la matière, moyennant des techniques modernes d’irrigation et de culture et des investissements conséquents. Et charge aux étrangers de trouver des marchés à même de constituer le point où ces marchandises et produits peuvent être écoulés.
Ne pensez-vous pas que le ministère a quand même évité le pire, en limitant le nombre de projets qu’un seul investisseur peut lancer ?
Même s’il est précisé qu’un seul investisseur, ou un groupe d’investisseurs, ne peut aller au-delà de quatre projets, je trouve que ce nombre est déjà excessif. Un seul projet par investisseur aurait été largement suffisant. D’autant plus que cela n’est pas sans nuire aux petits investisseurs marocains qui seront écartés devant le poids des investissements colossaux d’opérateurs européens ou autres. A mon avis, donner la possibilité aux investisseurs de gérer plusieurs projets à la fois peut être porteur que quelques écarts à venir.
Dans l’appel d’offres précité, le type de cultures à entreprendre sur un terrain donné n’est pas précisé. Qu’en pensez-vous ?
Il faut absolument que tout projet corresponde au climat de la région et soit adapté, par la nature du produit qui en résultera, au type de production de la région où il est implanté. Plus qu’une condition sine qua non à la viabilité économique du projet, il s’agit d’un moyen, le seul, de réguler le marché sur le plan de l’offre. Ceci, en évitant qu’une concurrence inéquitable ne soit née et pour que tout produit trouve un marché où il peut être vendu, sans que cela ne soit fait au détriment d’autres opérateurs.

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