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Bruits de vote à Casablanca

C’est le brouillard total qui entoure les tractations pour la constitution du bureau et l’élection du président du conseil de Casablanca qui devait avoir lieu vendredi 19 septembre. Jusqu’à la veille jeudi, tout le monde négociait avec tout le monde et personne ne voyait clair dans une situation qui devenait de plus en plus inextricable. Origine de cet imbroglio : les candidats des partis les plus en vue ( USFP, Istiqlal et UC) voulaient tous briguer la mairie de la plus grande ville du pays. Ambition légitime mais qui se fracasse pour chaque prétendant sur l’absence d’une majorité franche. Une donne qui les oblige à nouer des alliances. Mais avec qui et à quel prix ? À Casablanca, tout se confond, le jeu et l’enjeu, l’avenir d’une métropole et le devenir des candidats. Et c’est tout le problème. Le premier parti à Casablanca, en l’occurrence l’Istiqlal avec 19 sièges, était divisé sur le candidat à présenter. Karim Ghellab ou Yasmina Baddou ? Deux autres Istiqlaliens, Ahmed Kadiri et Abderrazak Afilal, ont profité de l’indécision de leur parti pour mener à deux des tractations en douce avec Khalid Alioua. Et puis, tout à coup, le comité exécutif se décide et opte mercredi pour la candidature de Yasmina Baddou. Coup de théâtre quelques heures plus tard. Ce ne sera plus Yasmina Baddou mais Karim Ghellab. L’accréditation de l’une n’a évidemment pas la même lecture politique que celle de l’autre. La candidature de Baddou signifiait en fait que l’Istiqlal n’a plus grand espoir de faire tomber Casablanca dans son escarcelle. L’entrée en lice officielle de Ghellab souligne en revanche la détermination du parti à conquérir la métropole et sa volonté de se donner tous les moyens pour arriver à cette fin. Changement donc de stratégie. Cette nouvelle donne a perturbé le jeu des alliances. Mohamed Sajid de l’UC, parti favori dès les premiers jours ayant suivi le scrutin, n’est pas du tout mécontent de l’adoubement de Karim Ghellab. Les deux hommes se connaissent bien et s’apprécient. Et si Sajid se désistait en faveur de lui ? “ Ce n’est pas exclu de trouver un terrain d’entente avec un candidat de valeur comme M. Ghellab“, dit tout de go le chef de file UC. Voilà qui ouvre la voie à un autre scénario. Karim Ghallab favori grâce à l’appui de Mohamed Sajid et de la majorité (qui comprend les 17 voix du PJD) qu’il a réussies à réunir autour de son nom. Et Khalid Alioua dans tout cela ? Le ministre de l’Enseignement supérieur est loin de désespérer. Il est hors de question qu’il soutienne une autre candidature que la sienne. M. Alioua qui se voit et se vit depuis des mois en maire de Casablanca s’emploie à mettre toutes les chances de son côté pour réaliser son ambition. Dans cette affaire complexe, c’est la coalition gouvernementale qui est à l’épreuve. Les conciliabules (venus en retard) des chefs des partis concernés ( USFP, Istiqlal, RNI, MP et PPS) pour raccorder leurs violons ont échoué. Et pourtant, la majorité gouvernementale peut fonctionner à Casablanca (et dans d’autres villes) pour peu que les partis la composant s’entendent sur un seul candidat. Soit Alioua soit Ghallab ? L’un, il est vrai, a su défendre une certaine vision pour la capitale économique et l’autre se prévaut juste d’une compétence technique. Dans cette bataille, c’est l’amour-propre qui prend le dessus. Les deux figures vont probablement s’affronter au risque de perdre…À moins que Mohamed Sajid ne fasse pencher la balance du côté de son ami istiqlalien…

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