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Cadrage : Abolition des frontières

En guise de réponse à la proposition de paix faite par les pays de la Ligue arabe lors du récent sommet de Beyrouth, Sharon sonne la charge sur tous les fronts, pour mettre un terme même aux plus béats des optimismes. C’est une guerre totale qu’il est en train de livrer au peuple palestinien, à ses symboles et au-delà, au monde arabe, à la communauté musulmane et à l’ensemble de ceux qui croient encore aux vertus du dialogue, de la concorde et de la coexistence pacifique, entre les religions et les peuples.
Dans les déclarations des officiels israéliens, à la vue des aberrations commises par la soldatesque de Sharon dans les ruelles de Ramallah, au sein du quartier général du président palestinien Yasser Arafat, comme sur l’esplanade de la Mosquée Al-Aqsa, au moment solennel de la prière du vendredi, à la veille de la commémoration de la Journée de la terre, se lit l’abject, l’outrancier et l’innommable.
Ici et là on se dit, comme pour se rassurer, que ces graves actions constituent un chant de cygne de Sharon, les derniers soubresauts d’un fasciste sanguinaire, qui au soir de son règne, fait feu de tout bois et se livre à une fuite en avant en prêchant le pire et en faisant le plus de dégâts possible sur son passage. Mais, ce n’est ni tellement vrai, ni tellement rassurant. Ce qui est en train de se passer en Palestine, le discours idéologique qui est en train d’accompagner, depuis des mois, la politique de Sharon est encouragé, soutenu, voire inspiré par l’attitude américaine vis-à-vis du conflit israélo-arabe et en particulier envers la cause du peuple palestinien martyr. Et là, effectivement, les choses prennent une dimension tout à fait autre, sachant que la seule puissance qui aurait pu arrêter les exactions et les crimes de Sharon, la voilà qui ne fait aucun geste conséquent pour mettre un terme à la barbarie et donner l’espoir à un peuple spolié de ses droits les plus élémentaires.
L’Amérique avait légitimement suscité, un peu partout dans le monde, un fort élan de solidarité et de compassion lorsqu’elle fut frappée par un terrorisme aveugle et barbare. Ce même pays se tait sur les crimes de Sharon et donne une certaine couverture, morale et logistique, à un attentat permanent contre un peuple, contre Arafat, un symbole de l’identité palestinienne, interlocuteur de tous les chefs d’État du monde et de toutes les organisations régionales et internationales.
L’attitude de Washington est en train de valider la levée de toutes les frontières et de toutes les nuances dans le terrorisme sioniste. Et partant, elle valide également toutes les ripostes que les victimes opposeront à leurs bourreaux. C’est le cycle infernal voulu par Sharon, et dans son sillage tous les excès, hélas, sont à craindre. Il y a ainsi, des jours, où la sagesse et la pondération prennent des allures d’exotisme très lunatique.

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