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Cadrage : Attention danger !

Y a-t-il, vraiment, un remède pour éliminer ce « virus » qui s’introduit dans le tissu social et étouffe le développement du pays et son progrès ? La corruption est-elle un phénomène systémique au Maroc ? La campagne de sensibilisation menée par le gouvernement au niveau de l’espace médiatique serait-elle en mesure de participer à l’arrêt de la propagation de ce fléau? Il va sans dire, que pour la première fois, au Maroc, la «grande corruption», celle à laquelle on faisait allusion au niveau des grands marchés publics de l’Etat, a disparu. Mais cela n’exclut nullement la survie de ce virus dans de nombreux rouages et mécanismes de la société.
Selon des sources fiables, l’économie de la corruption couvre quelque chose comme 3% des PIB des Etats, connus pour des taux « normaux » de corruption. Au Maroc, ces coûts doivent dépasser ce seuil. Dans une étude effectuée l’année dernière auprès de plus de 1000 foyers et 400 entreprises, il a été démontré que 1/3 des personnes interrogées reconnaissent l’existence systématique de ce virus concernant les versements illicites au niveau des marchés publics. En outre, 1/4 de la population ciblée, faisant l’objet de cette enquête, s’est contenté de reconnaître l’existence de la corruption dans ce genre de transactions. Au total, nous avons donc près de 2/3 des entreprises qui confirment la dégénérescence des transactions économiques et commerciales, avec tout ce que cela implique en termes de fraudes et d’actions illicites et illégales. L’année dernière, par exemple, le Royaume était classé à la 47ème position parmi les pays qui connaissent le plus le fléau de la corruption. Une position qui ne le met sans doute pas à l’abri des critiques qui voient en notre pays l’une des terres fertiles de la propagation de dépravation et de la perversion, au niveau de la gestion publique. Cette année, la situation s’est empirée. Le flou qui plane sur cette question, trouve sa raison d’être dans l’absence d’études nécessaires permettant un recoupement à même de mettre le doigt sur l’indice de perception de la corruption. Pourtant, plusieurs faits démontrent que la propagation et l’impact de ce fléau n’a pas cessé de croître.
Pis encore, ses coûts sociaux, notamment en ce qui concerne ses répercussions indirectes, continuent à être graves et participent largement au ralentissement du rythme du développement.
C’est est donc une tautologie que de dire que la corruption empêche l’accès aux droits et bloque l’application du principe de l’égalité des chances.
La société civile et les médias sont naturellement des espaces et des instances appropriées pour mener des campagnes de sensibilisation et d’appel à un engagement positif contre le fléau. Mais, au niveau de l’État, de ses représentants, des ses antennes régionales, ainsi qu’au sein des collectivités élues, des décisions concrètes sont impératives, au niveau du contrôle, de la dissuasion et de la sanction. La question de la lutte contre la corruption mérite, ainsi, une attention particulière durant les prochaines campagnes électorales.

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