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Cadrage : Coeur à l’ouvrage

Le cancer est dangereux. C’est une évidence. On aurait pensé que tout le monde aurait les réflexes et les attitudes adéquats vis-à-vis de la gravité du mal, chacun selon sa marge de manoeuvre, ses prérogatives, ses responsabilités et ses qualités humaines et professionnelles. Or, à regarder de près, on constate, avec une certaine inquiétude, que l’on ne prend pas les choses avec la gravité qu’elles supposent.
En l’état actuel des connaissances humaines, on se rend compte qu’il n’y a pas de parade contre le mal, qu’une prévention formelle n’est pas possible. Mais, grâce à l’accumulation du savoir et de l’expérience au Maroc, comme à travers le monde devenu village, on sait que dans un grand nombre de cas on peut guérir du cancer, notamment celui du sein qui est le premier de sa catégorie responsable de la mortalité chez les femmes. Des médecins, des chirurgiens, des radiologues, des laborantins, des chimio-thérapeutes existent et peuvent faire un excellent travail quand l’organisation, la gestion, la logistique, les conditions de travail le permettent. Mais là où le bat blesse c’est au niveau des équipements et de l’information que notre pays accuse le plus grave des déficits. Sur le plan des équipements, certes coûteux, il est très regrettable de ne compter sur l’ensemble du territoire national, en tout et pour tout, que quatre structures, deux publiques et deux privées, qui sont à même de prendre en charge les patientes. Avec ce que cette situation engendre comme embouteillages, comme problèmes d’admission et même lorsque les actes médicaux sont dispensés, il demeure des pans entiers de prise en charge médicale, para-médicale, sociale et de toutes sortes de suivis qui génèrent de dramatiques situations pour les malades comme pour leurs familles.
Sur le plan de l’information, sous toutes ses déclinaisons, le retard se situe d’abord au niveau des statistiques, des données, de la carte épidémiologique, de la répartition par classe d’âge, par région, par origine socio-économique, du potentiel de prestations médicales, chirurgicales, laborantines, pharmaceutiques, chimio-thérapiques, par région et par ville. Mais, là où l’importance de l’information est encore plus décisive et plus incontournable, c’est celle qui doit être produite et dispensée en direction des populations concernées et qui peut permettre de sauver des milliers de vie humaines et de réduire sensiblement le coût des interventions thérapeutiques.
L’objectif de cette sensibilisation sur des gestes finalement simples, mais tellement indispensables et vitaux, est d’amener tout le monde, à quelque niveau qu’il soit, à devenir un vecteur et un relais à cette information. A ce propos le travail pionnier et fondamental que l’Association « Coeur de Femmes » déploie sur le terrain est exemplaire. Des initiatives qui méritent le soutien de tous, parce qu’ainsi d’autres initiatives verront le jour et un maillage du pays par un vaste réseau de solidarité et d’échanges fera certainement avancer la lutte contre le cancer de manière efficace.

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