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Cadrage : En finir avec la médiocrité

L’interview du maire de Casablanca a le mérite de la clarté. Transcendant les divergences partisanes et les aléas de la politique politicienne, elle s’inscrit dans une volonté manifeste de réconcilier le citoyen avec ses édiles locaux et de jeter les jalons d’une nouvelle culture de la gestion de la chose publique. Mohamed Sajid y assume ses responsabilités en rappelant les nombreuses failles qui ont marqué le fonctionnement des défuntes Communes du Grand Casablanca. Certains de ces dysfonctionnements ont été à l’origine de détournements de fonds. Ils ont  été soumis ou ils le sont actuellement à la justice. D’autres sont en cours de réévaluation. Les cas des contrats de location de l’ancien marché de gros ou de la gestion déléguée de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement liquide font partie de ces derniers. Ils ne sont pas les seuls. Le nombre de marchés passés dans des conditions particulières, de gré à gré ou sans appel à concurrence sont, en effet, légion.
Les sommes en jeu sont donc considérables. S’il est fort difficile d’en chiffrer l’impact direct et les incidences, l’on ne peut qu’espérer que les initiatives prises en matière de moralisation de la vie publique puissent conduire vers davantage de transparence et d’intégrité dans la gestion.  En effet, notre pays dépense près de 27 % de son PIB en commandes de l’Etat et de ses différents démembrements. Les malversations, à ce niveau, entraînent donc des pertes financières énormes. Elles engendrent, aussi, un climat de suspicion et de manque de confiance fort nuisibles à l’investissement et au développement. Les autorités et les édiles locaux qui engagent les dépenses publiques en sont tout autant responsables que les acteurs du secteur privé qui cautionnent et perpétuent les pratiques malhonnêtes. Au-delà de leur appartenance politique, les élus qui ont siégé dans les conseils incriminés dans des malversations sont les premiers à en porter la responsabilité notamment morale. De nombreuses stratégies sont envisageables dans le cadre du combat en faveur de l’assainissement de la vie publique. Toutes supposent, néanmoins, la prise de conscience aiguë de la gravité du  phénomène et une volonté politique sincère de s’y attaquer avec vigueur et constance. Par delà les recours à la justice et les investigations de  l’Inspection générale des finances (IGF) et de la Cour des comptes, c’est en amont que le mal doit être combattu à travers la préparation et le choix des élites politiques locales. Il faut, en quelque sorte, pour reprendre l’heureuse expression de Mohamed Sajid,  qu’elle soit portée par le  « Parti de Casablanca » ;  le seul capable de sortir la métropole de la médiocrité et des intrigues mafieuses.

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