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Cadrage : Equilibre

L’équipe au gouvernement depuis quatre ans souffre entre autres handicaps de ne pas avoir, en face, une opposition homogène, forte et structurée. Plusieurs ténors de l’actuelle majorité l’ont répété à plusieurs reprises, et c’est tout à leur honneur, même si le ton sentencieux avec lequel on émet un tel jugement ne manque pas d’arrière-pensées politiques et de raccourcis sur les débats de fond.
Il est vrai qu’un grand flou plane sur la nébuleuse de l’opposition, qui existe en tant que potentiel, mais qui souffre d’un manque de visibilité dans le discours politique, dans le fonctionnement formel des partis qui la constituent. Dans les usages, l’opposition, dans le jeu démocratique normal et a fortiori dans le fonctionnement d’une alternance politique, se met en situation de prendre la relève de la majorité dès que celle-ci est désavouée par les électeurs. Mais, au sein même de la majorité actuelle, plusieurs formations politiques sont tentées de jouer à la fois dedans et dehors, en faisant un calcul étroit et pour le moins opportuniste qui introduit davantage d’ambiguïtés et d’imprécision dans les identités des uns et des autres. A tel point que certains observateurs estiment qu’au sein même du gouvernement Youssoufi, à défaut de formations politiques identifiées, il existe au moins des courants politiques qu’il est possible de ventiler de la gauche la plus ancrée dans l’histoire de ce mouvement à la droite la plus conservatrice.
Dans l’opposition, un fort émiettement politique donne une image négative de l’action politique elle-même assimilée à un simple jeu d’opportunisme individuel ou de lobbying corporatiste. Or, des affinités, des similitudes et des intérêts communs constituent, dans les faits, un vaste substrat qui devrait normalement rapprocher les diverses composantes de ce qui constitue l’opposition actuelle et donner lieu à une plate-forme commune minimale qui préfigure un programme de gouvernement, lequel devrait être proposé à l’arbitrage électoral.
Ce genre d’aménagement n’est pas seulement une nécessité tactique pour doter les formations concernées du maximum d’atouts leur permettant d’entrer dans les prochaines compétitions politiques dans des conditions favorables. Il s’agit aussi d’une nécessité nationale qui permet au pays de voir s’exprimer l’ensemble des sensibilités qui le constituent dans le cadre de structures larges, organisées, cohérentes et intéressées à la gestion de la chose publique avec les autres et non pas toujours contre eux.

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